26.40 euros, 342 p., août 2014 – Editions Le Bord de l’Eau
ISBN : 978-2-35687-331-6
Contrairement à ce que semblait augurer le Bonheur des dames de Zola, nous savons tous aujourd’hui, avec plus d’un siècle de recul, que le petit commerce n’est pas mort, loin s’en faut. Aux États-Unis le petit commerce alimentaire, en particulier, ne s’est pas muré dans l’immobilisme, mais a au contraire été le lieu d’un puissant courant réformateur porté par la revue Progressive Grocer qui, comme son nom l’indique, entendait soutenir la modernisation des petites épiceries indépendantes, face aux chaînes et bientôt face aux supermarchés. C’est à cette revue, ou plutôt à l’histoire du libre-service du point de vue de cette revue, que ce livre est consacré. Progressive Grocer est une revue professionnelle lancée en 1922, qui cible le public des épiciers, afin de lui montrer mille façons de transformer et d’améliorer ses pratiques.
Au-delà de la simple mise au jour de la contribution oubliée de la petite épicerie progressiste à l’avènement du libre-service, l’ouvrage permet de saisir le rôle de la presse des affaires dans la transformation des lieux de vente, l’importance cruciale des innovations techniques dans le formatage de la relation marchande, le rôle central du « marché des dispositifs marchands » dans l’animation du commerce, et surtout les ressorts du « faire laissez-faire », c’est-à-dire l’ensemble des savoirs, techniques et savoir-faire grâce auxquels les professionnels de la vente s’efforcent d’aménager avec soin notre « libre circulation » dans l’espace des marchés.