Morgan Stanley interroge Georges Plassat sur sa stratégie pour Carrefour

Georges Plassat Le MondeCes derniers jours, la valeur boursière du Groupe Carrefour a largement été réévaluée par les marchés financiers, avoisinant sur plusieurs jours les 17 euros. Sans doute pas totalement satisfait de l’ouverture du dialogue lors de la présentation des résultats du premier semestre, en dehors des questions sensibles, les analystes de Morgan Stanley ont décidé d’interpeller Georges Plassat par média interposé autour de « 10 questions que chaque actionnaire serait en droit de poser au management après la récente publication du groupe de distribution. » Il est vrai que l’on assiste à présent à un changement de relation avec les analystes concernant notamment la présentation des éléments chiffrés trop détaillés, sans guide sur le prévisionnel afin de ne plus exposer l’entreprise à des risques de non atteinte de ses objectifs. En clair… au travail et fini les rumeurs “organisées”.

10 questions que chaque actionnaire serait en droit de poser, dixit Morgan Stanley !
* Au sujet de la présence du groupe à l’international (15 pays) :
– “Rester présent dans de nombreux pays et sur trois continents ne va-t-il pas trop solliciter l’attention des dirigeants ?
– Est-il nécessaire de libérer des ressources pour accélérer votre expansion sur vos principaux marchés émergents ?
– Au cours de la dernière décennie, les acteurs locaux (Mercadona en Espagne, BIM en Turquie, Exito en Colombie etc.) se sont attelés à surperformer leurs concurrents au niveau international. Comment expliquez-vous cela ?”
Afin de bien distinguer nos commentaires des questions posées, à notre habitude, nous changeons ici de couleur pour notre position. La première question est pour le moins déplacée et doit sans doute être considérée avec l’humour bien connu de Morgan Stanley. Ces analystes n’ont-ils pas encore analysé le fonctionnement normal du groupe pour insinuer cela ? Il faut, bien évidemment, savoir que les décisions sont prises par les équipes des pays. Si une question, à notre avis, ne préoccupe actuellement pas les actionnaires, c’est bien encore celle-là. Georges Plassat n’a d’ailleurs jamais caché qu’il retirerait le groupe de certains pays, ce qui débute ces derniers jours. Il ne s’agit sans doute pas, pour autant, d’une peur de ne pouvoir diriger le groupe dans sa globalité et notamment sur les marchés à forte croissance. Ses fonctions précédentes ne sont sans doute pas connue de ces analystes… c’est possible.
Pour la deuxième question, il semble que nous venions de répondre – de notre avis, n’engageant évidemment pas celui du PDG ! – par la même occasion…
La troisième question est très intéressante… pour y répondre, point besoin de grandes études… Ils ont sans doute été plus performants ! Cela peut s’expliquer par un fait simple : ils étaient sans doute plus conscients de la nécessité de répondre aux attentes des clients.

* Sur la question de la structure du bilan :
– “Envisageriez-vous cette année, en prenant l’hypothèse d’un niveau de dépenses d’investissement en ligne avec la moyenne du secteur (soit 2,5 Mds€ ou 3% des ventes nettes) et donc d’une génération de free cash flow proche de zéro, de suspendre le versement du dividende ?”
Les dépenses d’investissements pour le secteur de la distribution sont essentiellement tournées vers la remise en état du parc. La règle des ‘3 P’ est à respecter : plein, propre, prix, auquel il faut ajouter un 4e… peinture pour la plupart des magasins. Pas de quoi envisager 3% d’investissement, et donc laissera de la place pour le dividende, d’autant que ces actions ont pour effet de relancer le chiffre d’affaires de manière assez rapide. C’est d’ailleurs toute cette simplicité que Lars Olofsson avait décidé de passer à trépas. Par ailleurs, un travail de terrain sur les positions de chaque magasin semble entrepris en France… dont on verra mieux les contours très rapidement.

* A propos des réductions de coûts :
– “Pouvez-vous commenter les récentes rumeurs de presse (Figaro, article du 25 août) faisant état de trois vagues possibles de suppressions de plus de 500 postes sur les 18 prochains mois ?”
Si en plus il fallait suivre les rumeurs du Figaro… N’oublions pas que Figaro était jadis connu – sous la plume de Beaumarchais – comme un valet de chambre. Qui a dit ‘pot’ ? Personne j’espère ! Trêve de plaisanteries, la presse actuelle fait bien mal son métier de notre point de vue, et l’on ne vise pas un site en disant cela ou un support en particulier. Volontaire ou non, les professionnels en pleine connaissance des réalités du secteur sont généralement muets et les autres sont trop pris sur d’autres sujets pour être véritablement curieux de la chose et précis. Les enquêtes véritablement fouillées manquent…

* S’interrogeant désormais sur le budget marketing en France (400 millions d’euros) que le management a jugé excessif, Morgan Stanley s’interroge. “Quel serait le niveau de dépenses optimal en France et/ou au niveau de la société ?”
Coluche, grand ‘filosophe’, disait : « y’a pas d’grand y’a pas d’petit, la bonne taille pour les jambes c’est quand elle touchent par terre » Et pour sûr, il faut revenir à la base du métier ici. Faire parler de soi et faire l’actualité n’a jamais été un moyen d’enrichir les agences de publicité outre mesure. Si l’on retire le budget papier de l’enseigne, pour la distribution en boîte aux lettres, cela laisse largement de quoi optimiser le reste…

* “Le management a récemment indiqué que la perception des prix en France s’était considérablement améliorée ces derniers mois selon une enquête en interne.
– A quel moment l’écart de prix avec Leclerc et les autres concurrents s’est-il réduit, et quelle a été l’ampleur de cette réduction ?
– Pouvez-vous également quantifier l’amélioration de votre perception du prix ?”
Pour une fois que les enquêtes ne sont pas commandées par les enseignes concurrentes (c’est ce que l’on dit ici et là) et qu’elles viennent les contredire… c’est intéressant, non ! Pour la dernière question, c’est aux clients de répondre, par l’accroissement du chiffre d’affaires global, ne croyez-vous pas ? Et cela, si c’est bien le cas, se verra très vite… et point besoin d’enquête pour cela.

Une vision différente, le retour du bon sens
Finalement, nous préférons les propos recueillis par Stéphane Lauer et Cédric Pietralunga, dont la version électronique est disponible sur le site du Monde. Plus instructif et constructif pour les petits loups de Carrefour.

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1 réflexion au sujet de « Morgan Stanley interroge Georges Plassat sur sa stratégie pour Carrefour »

  1. finalement pour resumer les questions de Morgan Stanley
    pourriez vous nous donnez “un petit delit d inities” car on en manque aujourd hui pour la performance des portefeuilles de nos clients ! sic !
    envoyez les aux bains …..!
    si les administrateurs et dirigeants successifs avaient un peu moins écouté tous ces banquiers affairistes il y aurait sans doute eu moins de catastrophes !!!!!

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