Comeos, la fédération du commerce et des services, lance un livre blanc « Sécurité dans le commerce », formulant 47 propositions concrètes afin de mieux encore garantir la sécurité dans les magasins, suite au soutien du gouvernement fédéral Belge suite aux événements terroristes.
« Les commerçants accueillent chaque jour des millions de personnes dans leurs magasins. Ils doivent donc assumer des responsabilités spécifiques afin de garantir la sécurité et de leurs clients et de leurs collaborateurs », déclare Dominique Michel, CEO de Comeos. « Que faire en cas d’attaque ou de catastrophe naturelle ? Nous avons identifié un certain nombre de problèmes que nous voulons aborder. Pour ce faire, nous avançons 47 propositions concrètes dans notre livre blanc. Cela ne se limite donc pas à la menace terroriste. La décision de réaliser ce livre blanc date en effet déjà de plusieurs mois. Malheureusement, les attaques ont confirmé l’importance de mesures de sécurité adaptées. »
Un meilleur échange d’informations entre les commerçants et les services de police
Déplorant la situation, Dominique Michel constate que « pendant la menace terroriste et les attaques, les commerçants n’ont pas reçu d’informations sur la sécurité, les risques ou les mesures à prendre. Cela a donné lieu à des situations absurdes où dans une même rue, certains magasins fermaient leurs portes, et d’autres pas. Nous plaidons dès lors en faveur de l’élaboration d’un protocole de crise en concertation avec les autorités : c’est-à-dire une liste de mesures concrètes que devraient prendre les commerçants en fonction du problème de sécurité. Un meilleur échange d’informations entre les commerçants et la police s’impose donc également. Nous suggérons de créer un Retail Information Network : une plateforme en ligne interactive où commerçants et autorités pourraient partager leurs informations sur les situations impliquant la sécurité. »
Plus de contrôle des personnes entrant dans les magasins
« Il est utile de souligner que les commerçants disposent de peu de moyens pour contrôler les personnes pénétrant dans leur magasin. Ainsi le contrôle systématique des sacs et des vestes n’est-il pas autorisé, alors qu’il l’est dans un stade de football. Le personnel du magasin ne peut visionner en temps réel les images de vidéosurveillance et les agents de gardiennage ne peuvent effectuer que les tâches spécifiquement décrites dans la loi. Cela signifie, entre autres, qu’on ne peut pas leur demander de contrôler si une sortie a été fermée ou non », indique Dominique Michel qui complète son propos : « De plus, un commerçant ne peut refuser l’accès du magasin à quelqu’un. Il est clair que ces points problématiques doivent d’urgence être abordés. »
Pour plus de sécurité dans le commerce : reconnaître les centres de distribution comme des infrastructures critiques
Ouvrant le sujet Dominique Michel déclare : « Début avril, quelques dizaines de chauffeurs de camions sont parvenus à bloquer les centres de distribution alimentaire pendant plusieurs jours, mettant ainsi en péril notre approvisionnement en denrées alimentaires ». Pour lui « c’est inacceptable : les pertes financières se sont élevées à des dizaines de millions d’euros et des tonnes de nourriture ont été gaspillées. Nous demandons que les centres de distribution soient reconnus comme infrastructures critiques, de sorte que leur fonctionnement, en cas de conflits mais aussi de catastrophes naturelles, puisse être garanti. »
Investissements déductibles fiscalement pour tous
« La société va devoir investir davantage dans la sécurité. Les autorités le feront soit seules, soit en collaboration avec des partenaires forts. Nous plaidons dès lors en faveur d’un plus grand soutien financier. Les commerçants investissent annuellement 400 millions d’euros dans des mesures de sécurité. Mais la déduction de 20% pour les investissements dans la sécurisation et de 13,5% pour les investissements numériques dans la sécurité ne s’applique qu’aux PME. Donc si une chaîne de magasins investit dans un système anti-casse-bélier, elle ne peut prétendre à cette déduction pour investissements, contrairement à une PME. Si l’État ne veut pas supporter seul les investissements à faire en matière de sécurité, il devra soutenir les efforts de tous », conclut le CEO de Comeo dans un domaine plus large touchant pourtant la sécurité dans le commerce.
Télécharger le livre blanc sur la sécurité dans le commerce (PDF)