Parce qu’une fois n’est pas coutume, voilà que sur ce site spécialisé Carrefour nous évoquons le logo Leclerc.
Quel lien, me direz-vous, entre ces enseignes ? Etienne Thil lui-même évidemment.
Suite au décès de Edouard Leclerc, un hommage lui est rendu sur une page de ce site.
Que représente le logo Leclerc ?
Comme présenté dans le livre « Carrefour Un combat pour la liberté », Etienne Thil, alors journaliste, devient l’ami d’Edouard Leclerc et travaille pour lui à partir de 1959 comme responsable non officiel des relations publiques. Chut ! Il ne fallait pas le dire… C’est bien connu, dans ces années là Edouard Leclerc ne fait jamais de communication. Nous aurons pourtant le plaisir un jour de le démontrer…
Par la suite, courant 1965, Etienne Thil débute chez Carrefour comme responsable de la communication après un différent avec Edouard Leclerc.
Quel lien alors en dehors de cet homme avec le logo Leclerc ?
Simplement qu’Etienne Thil semble – bien que l’on ne trouve pas trace de cela dans ses archives personnelles – avoir travaillé sur le logo des centres Leclerc, comme il travaillera plus tard sur le logo Carrefour (1966). Nous avions évoqué ce dernier dans un précédent billet sur ce site. Le logo Carrefour est inscrit dans un carré alors que celui de Leclerc s’inscrit dans un cercle.
Revenons aux couleurs du logo Leclerc
Le blason de Landerneau a sans nul doute la source d’inspiration avec comme base essentielle l’azur, le banc et l’or qui deviennent bleu-blanc et orange chez le distributeur.
D’autres y verrons, le bleu de la mer, le blanc des pierres et la lune de Landerneau. Justement, quelle lune étonnante sur le logo Leclerc. De nombreux échos peuvent expliquer l’attachement si fort qui existe entre la lune et la ville de Landerneau elle-même. Le soleil, roi des astres, figurait sur les armes de la famille de Léon, puis sur celles de Rohan, famille princière du duché de Bretagne. Toutefois, Louis XIV ayant choisi l’astre solaire comme emblème, le duc de Rohan décida de remplacer celui qui figurait sur ses armes par la lune.
Une autre légende pour le logo Leclerc
Une autre légende évoque la lune-girouette de l’hôtel de ville. La mère d’une riche héritière avait promis la main de sa fille à quiconque parviendrait à décrocher cet emblème, solidement fixé par la rouille. Un prétendant, plus astucieux, y parvint et son exploit marqua à jamais tous les esprits des environs.
Le logo Leclerc arbore un soleil et non une lune
On peut y voir une lune, mais « lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt… » Sommes-nous ainsi des imbéciles ou pris pour tels ? Retournons-le ce logo à présent et voyons que le tour est joué ! Le soleil est en train de se lever et puisque ce soleil est redonné par E. Leclerc à sa ville, on peut y distinguer un « é », avec son accent blanc, et le « L » minuscule d’Edouard Leclerc… L’occultiste pour une nouvelle religion, celle de la distribution…
Pour les passionnés, la typographie des lettres utilisées est Rockwell (et voici d’ailleurs un site spécialisé pour ceux qui cherchent d’autres polices).
Proche de Carrefour sans le vouloir
Un niveau de lecture en lettres défoncées, cela ne vous rappelle rien ? Une similitude étonnante avec celui de Carrefour. Coïncidence ? Ces deux logos sont pourtant bien nés sur les mêmes fondements… avant de s’écharper.
“Il convient d’ailleurs de préciser que les idées sociales de M. Edouard Leclerc se situent exactement à l’opposé des méthodes américaines prônées par M. Bernard Trujillo selon lesquelles par un jeu de musique et de lumières il était nécessaire de mettre le consommateur en transes.”*
D’ailleurs, il semblerait – selon les proches de Etienne Thil – que les magasins de hard discount Ed, “E-D” comme l’on dit aujourd’hui en séparant bien les deux lettres, se prononçaient bien “éd”… une similitude avec “éd”ouard Leclerc bien entendu… ou comment mettre en place un autre pied de nez à son ancien ami, lorsque Etienne Thil devient directeur marketing chez Carrefour…
Vous me direz que l’enseigne vit ses derniers jours au moment où on décide de l’appeler DIA !
* Extrait de “Les documents de La Revue des Deux Mondes“, n°22, Août-Septembre 1962, page 36, sources Archives Etienne Thil.
Surprise ! J’ai travaillé avec Edouard Leclerc et son
associé J-P Leroch à Issy les Moulineaux sur le
logo entre 1960 et 1962. J’ai imposé toute la typo
des calicots idem celle du logo (une -mecane-)
L’entreprise parisienne Poublanc réalisa tous les calicots pour la France entière (quelques centaines)
Je peux continuer à témoigner sur cette époque et revendiquer mon rôle de pionnier dans cette histoire.
Merci
Il faudra le faire par vous-même.