Vous voilà dans ce qui va former le cœur du nouvel entrepôt logistique. Un extraordinaire outil dédié à la préparation des commandes de La Redoute. Une visite guidée exceptionnelle dans ce lieu unique en Europe? Un exploit réalisé par une entreprise qui, après de longs mois de questionnement, vient totalement de se réformer pour coller aux attentes du marché grâce au travail de ses 450 salariés. Tous agissent pour relancer cette machine de vente par correspondance à la longue histoire reprise par ses deux dirigeants, Nathalie Balla et Éric Courteille, tous deux co-présidents, et leurs salariés.
Le Quai 30 de La Redoute
Lorsque l’on parle du Quai 30, il faut entendre en fait le 30 de la rue de Chardonnet à Wattrelos. Vous y voici, juste devant l’entrée des 42.000 m² d’entrepôts, répartis en 7 cellules de 120 mètres par 50.
Sur le parking un camion recule, en face des portes de déchargement. Avec 85% de son activité dépendante du web, grâce à 7 millions de visiteurs mensuels, les internautes pourront à présent commander depuis le site de La Redoute ou depuis leur téléphone (déjà 20% de l’activité) et, sans le savoir, mettre en action à l’autre bout de la chaîne un formidable outil de préparation de commande entièrement refait à neuf… En deux heures seulement les commandes des clientes (90% des ventes) sont prêtes et livrables à domicile dès le lendemain pour tous les paniers validés avant 20h00.
Une machine impressionnante de triage
A l’intérieur, une fois le camion placé à cul, un décamionneur télescopique entre en action. C’est une sorte de convoyeur mobile si vous préférez, qui s’introduit par l’arrière directement dans les remorques pour faciliter le déchargement. Les paquets sont alors déposés par les équipes sur un grand tapis roulant – le convoyeur. Ce dernier guide la marchandise dans l’entrepôt pour limiter au maximum la manutention manuelle.
Dès l’arrivée de la marchandise, la précision dans la gestion des stocks débute. Si nécessaire, les colis sont envoyés à l’étage supérieur pour une vérification manuelle et minutieuse de chaque article, en cas de doute. La dentelle ici, la couture là, on vérifie… Si besoin, c’est un retour aux fournisseurs !
[Tous mes remerciements au passage à ce sympathique monsieur qui explique avec une très grande gentillesse son travail]
Ce que l’on sait moins, c’est que 70% du design des produits textile sont directement intégrés à l’entreprise, avec une confection délocalisée, et que la décoration de la maison devient le pourvoyeur de près de la moitié du chiffre d’affaires à ce jour.
Ensuite, la marchandise est rangée parmi les 260.000 boîtes réparties sur les 19 étages du Miniload. Un appareil impressionnant, créé pour l’occasion par Dematic, qui gère les colis des fournisseurs.
Les boîtes des fournisseurs n’étant pas adéquates pour la préparation de commande, un transfert est opéré dans des cartons standardisés. Cette mise en bac – étape de transfert d’une boîte complète dans un bac ouvert – permet de passer la marchandise le Miniload (la réserve) et le Multishuttle (qui permet le picking).
Une boîte est transférée pour que la marchandise puisse être transvasée.
Les boîtes standardisées en attente de transfert de la marchandise.
La préparation de commande
Avec 20 millions d’envois par an à traiter auprès des 10 millions de clients. Il n’était pas raisonnable bien évidemment de déplacer le personnel au sein d’un rayonnage pour traiter autant de commandes. Le Miniload, outil dans lequel sont stockés des bacs ouverts, permet cette préparation des commandes. Une opération qui permet ainsi de supprimer le prélèvement manuel comme on le voit parfois chez d’autres opérateurs (Amazon…).
C’est ensuite, lors de cette opération de transfert, que la marchandise est sortie de la réserve temporaire pour s’acheminer vers l’opérateur sous forme des fameuses boîtes standardisées ouvertes n’intégrant qu’un seul type d’article. L’opérateur prélève alors la marchandise nécessaire et la transfert dans une pochette suspendue en tissu, une par article, on parle de Picking PA. Le bac ouvert est ensuite retourné automatiquement au poste de réserve.
Toutes les pochettes contenant les articles à l’unité sont envoyées – par train de 260 – vers un aiguillage – le trieur à pochettes – qui va reconstituer en trois passages les commandes de chaque cliente avant d’être envoyées ensemble à un poste de packing (emballage).
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Le WMS (Warehouse Management System) ou système informatique de gestion de l’entrepôt permet de communiquer d’un côté avec les systèmes informatiques de la Redoute (prise de commande, facturation, etc.) et de l’autre avec les systèmes qui pilotent directement les automates de l’entrepôt.
Le poste de packing, à droite les emballages, une imprimante pour le bordereau de livraison, des casiers rouge-vert-jaune-bleu pour la publicité selon la typologie de la clientèle…
L’expédition
Ensuite, les paquets sont envoyés sur un trieur mécanique à tapis roulants qui distribuent les paquets dans des bacs noirs en fonction des destinations. Le tout dans les camions pour repartir… il faut livrer dès demain la cliente… vite…
Encore, non loin de là, l’espace de gestion des retours de marchandise (25% des ventes en moyenne), dont 95% sont retraités pour un retour en stock et 5% deviennent des aubaines en 2e choix ou donnés.
L’espace des gros colisage en préparation, ainsi qu’un espace pour une penderie de 200.000 vêtements sur cintres (hors photo).
Du point de vue social
« Le projet de La Redoute, tout comme son histoire, est avant tout une aventure humaine ». De plus, c’est un point particulièrement important, toute l’usine a été conçue de manière virtuelle pour traiter en amont les questions de pénibilité au travail. Par ailleurs, les salariés de La Redoute sont propriétaires de 16% du capital de New R (holding qui rassemble La Redoute et Relais Colis) via un FCPER (Fonds Commun de Placement d’Entreprise de Reprise). Les 84% restant étant détenus par les dirigeants et des managers du Groupe.
http://www.laredoute-corporate.com/fr/lentreprise/gouvernance/actionnariat
Le projet PeRL (Performance Redoute Logistique) en montage
La visite comme si vous y étiez avec les salariés
Pour le renouveau de la Redoute c’est très bien , mais cette société va devoir faire attention aux loups de la finance qui investissent partout est d’éviter une guerre intestine !