A un mois de la clôture des négociations commerciales annuelles entre la grande distribution et ses fournisseurs, l’ANIA tient à alerter sur la tension qui s’exerce sur le maillon industriel français liée à la montée significative des prix des matières premières agricoles, d’une part, et la poursuite de la guerre des prix de la grande distribution, d’autre part.
Des matières agricoles qui flambent
Dans le secteur agroalimentaire, la part des achats agricoles représente près de 55% du chiffre d’affaires total de l’industrie alimentaire contre 40% dans le reste de l’industrie manufacturière. Sur certaines catégories de produits, le prix de la matière première peut peser jusqu’à 80% du coût de production. L’industrie alimentaire est donc particulièrement affectée par la hausse significative des prix de ses matières premières. Pour rappel, depuis 2004, leur prix a augmenté de près de 180%.
Extrêmement volatile, le prix des matières premières alimentaires a augmenté de 12% en 2016. Quelques exemples marquants :
- Le prix du blé tendre a progressé de 16%
- Le prix du lait s’est envolé progressant de plus de 30%
- Le prix du beurre a explosé à +56 %
- Le prix du saumon fumé a explosé à +60%
- Le prix du porc a augmenté de 22%
- Le prix de l’huile de colza a augmenté de 16%
- Le prix de l’huile d’olive a augmenté de 16% également
Une guerre des prix dans la grande distribution qui perdure
Néanmoins ces hausses de prix, aussi vives soient-elles, ne se répercutent toujours pas le long de la chaîne de valeur. En effet, les centrales d’achat de la grande distribution négocient toujours leurs tarifs sur une base déflationniste, niant totalement le contexte économique de leurs fournisseurs.
Sur la même année 2016, la déflation alimentaire a atteint -1,1% en moyenne. Dans le secteur alimentaire, la déflation perdure depuis 38 mois consécutifs (octobre 2013), pour atteindre près de 4% au total.
Il est indispensable que les négociations commerciales en cours se réorientent vers un cadre plus responsable et plus durable en prenant en compte les hausses de matières premières agricoles dans la construction du prix.
« La première industrie du pays se situe actuellement entre le marteau de la montée des cours agricoles et l’enclume de la déflation dans la grande distribution. La situation est intenable et particulièrement périlleuses dans certains secteurs agroalimentaires. De nombreuses entreprises sont déjà en proie à des difficultés majeures.» alerte Jean-Philippe Girard, Président de l’ANIA.
La guerre des prix va finir sur un champ de ruine !
De plus il n ‘y a plus de visite dite hélicoptère dans les hypermarchés !