Le titre de cet article est repris d’un communiqué de la FNIL*, en effet, le prix du lait payé aux producteurs a atteint un niveau record en 2013. Il s’établit en moyenne à 344 €/1 000 litres (source : FranceAgriMer), en hausse de 9 % par rapport à 2012. C’est une facture supplémentaire de 700 millions d’euros pour la transformation laitière alors que son résultat net s’élève à 300 millions. Pour 2014, si tous les indicateurs avancés sur les marchés indiquent qu’un nouveau record de prix du lait sera battu, il est une autre évidence : les entreprises laitières [celles qui transforment] ne pourront pas supporter un deuxième choc de cette ampleur.
Aussi, la guerre des prix menée par la grande distribution en France pourrait-elle avoir des conséquences dramatiques pour la filière laitière française, en matière :
– d’emplois dans les entreprises et d’occupation des territoires ruraux ;
– de repères pour les consommateurs à qui l’on fait croire que les prix peuvent être toujours plus bas ;
– de prix du lait payé aux producteurs qui ne pourront pas suivre ceux pratiqués dans le reste de l’Europe ;
c’est la question qui reste posée.
Le Président de la Fédération Nationale des Industries Laitières s’exprime sur les relations dans le secteur laitier avec la distribution
Dans un contexte économique tendu et dans la situation critique que traverse le secteur laitier en France, les prises de positions politiques de principe des uns et des autres ne doivent pas primer sur les actions urgentes imposées par la réalité du terrain, déclare Olivier Picot, Président de la Fédération Nationale des Industries Laitières.
Ce qui compte, c’est que les négociations commerciales retrouvent un climat serein avec des engagements tenus sans compensations de marge ni déréférencements ou autres menaces.
Ce qui compte, c’est tout bonnement l’arrêt de toutes les pratiques abusives imposées aux entreprises et sanctionnées encore récemment par les tribunaux.
Ce qui compte enfin, si la France veut demeurer demain une terre de lait, c’est que toute la distribution démontre, en adaptant son comportement à la réalité, qu’elle a bien perçu l’ampleur de l’enjeu » prévient-il enfin.
Nous pourrons utilement mettre en perspective l’article que nous avions diffusé sur la position de la Fédération du Commerce et de la Distribution, du mois d’avril dernier, et plus avant celui réalisé pour salon de l’agriculture 2013.
La politique Carrefour dans tout cela : vous n’allez pas en faire un fromage…
Ceux qui ont l’œil aiguisé auront immédiatement remarqué que la vache présentée en illustration n’est pas ce que l’on peut qualifier une très bonne laitière ! Nous l’avons prise pour mettre en lien la politique Carrefour particulièrement ouverte sur la question de la viande bovine puisqu’elle est issue d’une publicité présenté par l’enseigne. Pour preuve la mise en ligne de deux vidéos de la part de Carrefour France pour illustrer la reprise des Filières Carrefour d’antan. Au passage on remarque un sympathique Vincent Ferniot à la découverte de la viande charolaise et du camembert au lait cru Origine & Qualité Carrefour, comme l’on dit aujourd’hui. Copier-Coller des actions du passé ? Le monde pourtant a bien changé… Maintenant, est-ce que toutes les solutions seront apportées sur le terrain… des changements en interne nous font douter et ne nous laissent pas beaucoup d’illusions. La FDSEA fera parler d’elle.
* La Fédération Nationale des Industries Laitières regroupe une centaine d’entreprises de transformation laitière de toutes tailles, réparties sur l’ensemble du territoire national.
Crise du lait ! De la viande de là charcuterie de la consommation ! De la confiance dans les politiques qui nous gouvernent depuis 30 ans !