Le gouvernement Michel a présenté le 26 juillet 2017 son accord sur le budget notamment sur le e-commerce en Belgique. Comeos, la fédération du commerce et des services du plat pays, déplore les prétendues réformes proposées. La Belgique enregistre un retard en matière de commerce électronique et ces mesures n’y changeront rien.
Aucune flexibilité dans la pratique pour le e-commerce en Belgique
« Un coup d’épée dans l’eau », estime Dominique Michel, CEO de Comeos. « Rien ne change, que ce soit au niveau de la flexibilité ou des coûts salariaux. Il s’agit d’une occasion manquée. »
Travail de nuit
Le gouvernement Michel annonçait ce matin un régime « plus souple » pour le travail de nuit dans le secteur du commerce électronique. Le travail entre minuit et 5h pourra être introduit à partir du 1er janvier 2018 par le biais d’une CCT conclue avec seulement 1 syndicat.
Pour Comeos, il s’agit d’une mesure symbolique qui n’aura aucun impact. Les entreprises souhaitent en effet – dans un premier temps – pouvoir travailler entre 20h et minuit. Aucune mesure n’a été prise en ce sens. Cette adaptation nécessite toujours une modification du règlement de travail, pour laquelle l’accord de tous les syndicats est très souvent requis. Il devient donc plus facile de faire travailler le personnel à 3h du matin qu’à 22h !
« Cette mesure ne change rien », réagit Dominique Michel. « Aucune entreprise ne va commencer à travailler à partir de minuit si rien ne peut être fait entre 20h et 23h59. »
Travail dominical
La mesure relative au travail dominical est également un simulacre : « Pour autoriser le travail dominical, le règlement de travail doit être adapté. Or, à nouveau, cette adaptation requiert très souvent l’accord de tous les syndicats. Cela ne nous mène nulle part. »
Flexi-jobs
Les flexi-jobs sont étendus au commerce de détail (CP 201, 202.01, 202, 311 et 312). Concrètement, cela signifie qu’une personne déjà occupée à 4/5 auprès d’un autre employeur pourrait, à partir du 1er janvier 2018, également avoir un à-côté dans le commerce, à des conditions avantageuses. Cette mesure est intéressante pour les petits commerçants mais irréalisable dans la pratique pour les grandes chaînes.
Pas de réduction des charges salariales pour le commerce
Malgré de récentes promesses de la part de milieux gouvernementaux, nous constatons qu’aucune mesure n’a été prise pour réduire les coûts salariaux dans le e-commerce en Belgique. Le handicap salarial de 17% persiste, en dépit du tax shift. « À l’heure actuelle, une commande en ligne sur deux est préparée à l’étranger. Les mesures symboliques du gouvernement ne vont rien y changer, conclut Dominique Michel. »
Une thématique qui nous rappelle sérieusement la problématique du coût du travail en France et la relance du pouvoir d’achat…
Dominique Michel, CEO de Comeos