Causeway Bay à Hong Kong : la rue commerçante la plus chère du monde

La trentième édition de « Main Streets Across The World » révèle les dernières tendances du secteur du commerce, en évolution permanente. Causeway Bay devient la première artère mondiale.

  • La 5e avenue à New York glisse à la seconde place après une diminution significative des loyers
  • New Bond Street à Londres est la rue la plus chère d’Europe, et la troisième au niveau mondial

Pour la première fois depuis cinq ans, Causeway Bay à Hong Kong est l’artère commerçante la plus chère du monde au plan des valeurs locatives, détrônant la 5e Avenue à New York, selon les données de Cushman & Wakefield.

La 30e édition de « Main Streets Across The World » observe 446 des artères commerçantes les plus célèbres au monde, et classe les plus chères d’entre elles dans 65 pays par valeur locative, sur la base des données internes de Cushman & Wakefield. La société vient également de présenter les dernières évolutions concernant l’évolution du marché européen des centres commerciaux.

Causeway Bay à Hong Kong

Causeway Bay passe en tête

La baisse notable des loyers new-yorkais a fait reculer la 5e Avenue à la deuxième place mondiale, avec des loyers moyens de 24 220 $/m²/an, versus 32 293 $/m²/an au cours des 12 mois précédents. En dépit d’un léger recul des loyers moyens, le quartier de Causeway Bay à Hong Kong se hisse à la première place, avec un loyer moyen de 28 751 $/m2/an. À Londres, New Bond Street devient l’artère commerçante la plus chère d’Europe. New Bond Street se positionne comme la troisième au niveau mondial, les loyers restant globalement stables en glissement annuel à 18 772 $/m2/an. Les entreprises du luxe et du haut de gamme considèrent toujours la capitale britannique comme une destination commerciale de choix.

Un peu plus bas dans le top 10, l’avenue des Champs-Élysées à Paris occupe la quatrième place (16 350 $/m2/an). La Via Montenapoleone à Milan, est en cinquième position (15 780 $/m2/an). A la sixième place, Ginza à Tokyo, est la rue la plus chère d’Asie après Hong Kong, avec des loyers moyens de 13 121 $/m2/an. Les artères des marchés émergents d’Afrique et d’Amérique latine sont pour la plupart dans les dernières places du classement, avec des loyers pouvant descendre à 215-322 $/m2/an.

De grandes évolutions

Dans la première édition de « Main Streets across the world » en 1988, la 57e rue Est de New York était l’artère la plus chère du monde, avec des loyers moyens de 4 575 $/m2/an. Depuis lors, la première place a été trustée par des rues situées soit à New York, soit à Hong Kong, Ginza à Tokyo, étant parfois la seule à les concurrencer.

Darren Yates, auteur de l’étude, et Head of EMEA Retail Research, précise : « Il y a toujours une forte appétence pour les quartiers commerçants haut de gamme dans le monde. Les grands acteurs du commerce utilisant leurs boutiques comme outils stratégiques dans l’expérience client.
Les tendances mondiales ne sont pas totalement homogènes. Il existe néanmoins des thèmes communs, le plus notable étant la croissance continue du commerce en ligne omnicanal qui devient la norme, et les investissements considérables consacrés à la conception des boutiques. Et si la technologie demeure un facteur de disruption majeur dans le secteur du commerce, elle donne cependant l’occasion aux points de vente physiques de riposter, en permettant aux commerçants de mieux connaître leurs clients et d’améliorer leurs expériences dans les boutiques. »

Justin Taylor, Head of EMEA Retail, ajoute : « L’avenir reste prospère pour le secteur, mais nous abordons actuellement une phase où – sous l’effet de la transition sociétale et technologique – les grandes artères ne seront plus seulement occupées par des boutiques : les business models vont donc devoir s’adapter. Le commerce traditionnel va survivre et prospérer dans de nombreux endroits, mais il représentera une part moins importante de l’offre globale. Même les grandes artères extrêmement onéreuses seront occupées par un ensemble d’offres diverses : des restaurants, des équipements de loisirs ou de sports, et des services.
Le commerce traditionnel en conséquence, est en train de se redimensionner, de se réinventer et de se renouveler. Une transition particulièrement visible aux États-Unis et au Royaume-Uni, qui ont connu tous les deux une restructuration de ce marché, et un rétrécissement du réseau de boutiques notable dans certains secteurs, ainsi qu’un réajustement à la baisse des loyers dans certaines régions. Cette rupture crée en revanche la possibilité de voir apparaître de nouveaux acteurs et formats enthousiasmants. »

En France, ce phénomène est particulièrement visible sur l’avenue des Champs-Elysées où les nombreux projets qui vont éclore d’ici 2021 regrouperont à la fois commerces, bureaux, hôtellerie et loisirs sur un périmètre restreint. Riche de plus de 100 millions de visiteurs chaque année, cette vitrine internationale concentre d’ores et déjà des rendements au m² exceptionnels et va se métamorphoser en ambassadrice des nouvelles technologies grâce aux concepts les plus pointus qui seront mis en place par les nouveaux arrivants.

Analyse régionale

EMEA

En Europe, c’est Kaunas, en Lituanie, qui abrite la rue la plus abordable à 205 $/m2/an. La croissance la plus élevée en glissement annuel s’observe dans le quartier de la Baixa à Porto (Rua de Santa Catarina), avec une hausse de 30,4 % à 1 055 $/m2/an. L’avenue de Bagdad (Bagdat Caddesi), à Istanbul, a enregistré la plus forte chute de loyer (-24 %) à 1 916 $/m2/an. À Londres, New Bond Street est la rue la plus chère, et la demande, comme les loyers des principales artères londoniennes, se sont bien comportés. Sur les dix premières villes européennes, quatre sont en Italie (Milan, Rome, Venise et Florence) et la première artère commerçante d’Allemagne, la Kaufinger/Neuhauserstrasse à Munich, est en 10e position.

Amériques

Aux États-Unis, plusieurs grands magasins ont réduit leur taille et créé des boutiques ciblées sur la clientèle locale, en privilégiant le service client, à la seule vente de produits. Le secteur Food & Beverage poursuit sa croissance, la tendance évoluant vers une restauration « saine, rapide et décontractée ». Plus généralement, les acteurs du commerce américains figurent toujours parmi les plus innovants du monde. Les sociétés leaders du secteur dessinant le commerce de demain avec des concepts de commercialisation de produits qui reposent intégralement, à l’échelon local, sur les utilisateurs d’applications. Une grande partie de ce que créent ces entreprises aujourd’hui, constitueront la norme de demain.

Avec une hausse de +62,5%, l’Alameda Lorena, à São Paulo, enregistre la hausse de loyers la plus forte (560 $/m2/an). Chevy Chase, à Washington DC, affiche quant à elle la baisse la plus importante (-33,3%, 538 $/m2/an).

Asie Pacifique

En Chine, le « New Retail », concept qui consiste à intégrer canaux en ligne et hors-ligne, big data, logistique et chaîne d’approvisionnement sophistiquée, a poursuivi son développement rapide. Les magasins traditionnels ne se contentent plus de servir les clients et de vendre leurs produits : ils font désormais partie d’une plate-forme intégrée. Le commerce classique remplit désormais plusieurs fonctions : promotion de la marque, expérience-client, distribution, notamment dans le segment des produits frais.

Le marché du commerce à Hong Kong a rebondi l’an dernier, notamment grâce au retour des touristes de Chine continentale. Ce signe encourageant ainsi que l’accélération des ventes, notamment dans l’horlogerie et la joaillerie, ont permis aux marques de luxe de montrer leur intérêt pour un retour sur ce marché, si des opportunités d’emplacements intéressants se présentent.

Causeway Bay a retrouvé la première place des classements mondiaux, alors qu’Ambattur (MTH Road), à Chennai en Inde, est le quartier le plus abordable de la région à 161 $/m2/an. La hausse la plus forte est constaté à Century City, Makati (Grand Manille) aux Philippines. Les loyers y ont progressé de 69,3 % (678 $/m2/an), loin derrière Causeway Bay.

Télécharger l’étude complète

Cushman & Wakefield

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