Alors qu’une grève se préparait dans la quasi indifférence de la presse nationale qui reprenait essentiellement le début de la dépêche de l’AFP minimisant l’impact du mouvement mené par la CGT Carrefour pour ce samedi 18 décembre 2010 – comme par exemple au sein du magasin Port de Bouc, Quetigny, Bègles… – le conseil d’administration s’organisait de son côté pour les fêtes…
Avant, Carrefour c’était le cirque, maintenant on fête Noël
“Le 15 avril 2010, la société Carrefour a annoncé, un plan d’achat d’actions à hauteur de 6% du capital, conformément aux autorisations conférées par l’Assemblée Générale des actionnaires, en vue de l’annulation des titres ainsi achetés.
Le 30 novembre 2010, le Conseil d’Administration a décidé, conformément aux autorisations qui lui avaient été conférées par l’Assemblée Générale des actionnaires, de réduire le capital social du nombre d’actions qui auront été rachetées jusqu’au 13 décembre et à conféré tous pouvoirs au Directeur Général a l’effet d’arrêter les modalités des annulations d’actions, de modifier les statuts et d’accomplir toutes formalités nécessaires.
Le 13 décembre 2010, Lars Olofsson, Directeur Général, a décidé d’annuler 25 566 716 actions et a corrélativement constaté que le capital social a été réduit de 63 916 790 EUR. Le capital social s’élève désormais à 1 698 340 000 EUR. Il est divisé en 679 336 000 actions de 2,5 EUR de valeur nominale.
Par ailleurs, aux termes de ses décisions du 30 novembre 2010, le Conseil d’Administration a transféré le siège social de Levallois-Perret (92300) 26 quai Michelet à Boulogne-Billancourt (92100) 33 avenue Emile Zola, avec effet du 13 décembre 2010. Ce transfert de siège sera soumis à ratification de la prochaine Assemblée Générale.
Fait à Boulogne-Billancourt le 17 décembre 2010”
CARREFOUR
Société Anonyme au capital de 1 698 340 000 EUR
Siège social : 33, Avenue Emile Zola (92100) Boulogne-Billancourt
RC Nanterre B 652 014 051
Anciennement «Cours» et «rue du Cours», puis «rue du Cours Eugénie» puis «avenue des Tilleuls» ou «Tilleuls». De la place Bir Hakeim à la Seine avant réduction
Longueur: 680 mètres – Largeur: 15, 26, et 28 mètres avant réduction.
La Société de Gourcuff, qui acquit en 1825 ce qui restait de la ferme de Billancourt, fit un plan d’aménagement des terrains fort remarquable et qui a laissé sa marque à peu près sans changement sur une partie de ce quartier. Entre autres voies, elle construisit un chemin qui prenait naissance sur la vieille route de Versailles, qui allait justement être déclassée cette année, et conduisait à la Seine en s’élargissant à la moitié de son parcours pour former une promenade plantée de tilleuls. La promenade fut appelée simplement «le Cours» et la rue qui le précédait «rue du Cours». Cette dernière passait devant les bâtiments de l’ancienne ferme que M. de Gourcuff remplaça par sa propre habitation.
En 1836, M. de Gourcuff passa un contrat avec la commune d’Auteuil par lequel il cédait à celle-ci quelques-unes de ses voies et entre autres le Cours et la rue du Cours. En 1860, la commune de Boulogne succéda aux droits de celle d’Auteuil. L’une comme l’autre se désintéressèrent du Cours et de sa rue au point qu’en 1892 l’architecte-voyer la considérait à tort comme une voie privée.
Avant la cession de 1836, la société de Gourcuff avait voulu que le caractère de promenade fut marqué de façon absolue par l’interdiction d’y faire pénétrer et circuler les chevaux et bestiaux et tous véhicules quels qu’ils fussent. Cette clause gênait fort les riverains. La Société Bonnard (Naud), qui succéda à M. de Gourcuff en 1857, voulant achever la vente de ses terrains, décida de tourner la clause en établissant de chaque côté de la promenade une allée de 2 mètres de largeur qui, demeurant propriété privée des acquéreurs, ne fut pas soumise à la servitude. Celle-ci demeura et la commune fut tenue de la faire observer, de même que l’alignement nouveau du comptoir Naud.
Sous le Second Empire, on appela la promenade le Cours Eugénie, en l’honneur de l’Impératrice, et la rue devint la rue du Cours Eugénie. Ces désignations, qui ne semblent pas avoir eu un caractère officiel, tombèrent en 1870 avec l’Empire. La désignation d’avenue des Tilleuls devint courante ou plus simplement celle des «Tilleuls». L’endroit demeura longtemps fort tranquille et, même après 1900, les mères y amenaient leurs enfants jouer sur l’herbe.
La famille Renault possédait sur le Cours une propriété où Marcel Renault naquit en 1874 et où mourut le père en 1893. Louis Renault y fabriqua sa première voiture en 1898, et les premiers ateliers A, B, C, s’édifièrent entre 1900 et 1904 aux angles du Cours, de la rue du Cours et de la rue Gustave Sandoz. Lorsque Marcel Renault se fut tué en course en 1903, le journal «l’Auto» ouvrit une souscription pour lui élever un buste qu’il proposa de dresser sur la place Nationale. Le maire Lagneau ne consentit qu’à un emplacement à l’entrée et au milieu du Cours. Le buste fut transféré sur un côté de celui-ci en 1920. Il disparut durant l’occupation.
Naturellement, l’interdiction de circulation des véhicules gênait beaucoup la Société Renault, devenue seule possesseur des propriétés riveraines. Elle dut la respecter jusqu’en 1920, date où le niveau de l’avenue fut relevé et les arbres enlevés. L’avenue devint une voie de circulation comme les autres. Cependant, un quidam argua devant le Conseil d’Etat qu’on violait ainsi le contrat de 1836 et la promesse du maire d’Auteuil de ne pas changer la destination des voies et promenades. La Société Renault invoqua le droit de l’administration d’aménager les voies publiques comme elle l’entendait, et que si ses usines en profitaient, la prospérité générale y trouvait son compte. Le ministre de l’Intérieur observa que «la destination des lieux n’a pas été modifiée et que la municipalité de Boulogne, tenue par le contrat en question d’entretenir les rues, n’a poursuivi l’opération envisagée qu’en vue d’assurer l’exécution du dit contrat». Le Conseil d’Etat fut prudent et subtil. Il déclara que le préfet avait respecté les formes légales et que le plaignant aurait dû s’adresser au Conseil de Préfecture en mettant en cause, non le préfet, mais le conseil municipal. Cette «chinoiserie» évitait à la Haute Assemblée de se prononcer sur le fond. Comme les délais étaient écoulés, la réclamation, fondée ou non fondée, tombait d’elle même…
Renault arracha les barrières et annexa les contre-allées à son usine, ce qui était d’ailleurs son droit. Considérée comme un simple prolongement de la rue, l’ancienne promenade fut incluse dans l’avenue Emile Zola, ainsii dénommée par le conseil municipal le 12 mars 1920.
En 1928, Renault construisit le pont sur l’île Séguin, en ayant soin de lui donner accès à l’intérieur de son usine et non dans l’avenue, de façon à éviter son utilisation par le public, ce qui avait été un moment envisagé.
En 1950, la Régie Renault a demandé et obtenu la cession de la partie de l’avenue à partir des n°33-35. Cette opération a fait des usines de la Régie un bloc presque unique, tout au moins de l’ensemble principal qui doit subsister à Billancourt. L’avenue ne servait plus guère qu’aux usines depuis longtemps.