Carrefour lance une communication relative au marché interdit des semences paysannes et rejoint le combat des producteurs du monde agricole. Il y avait bien longtemps que l’on n’avait pas vu chez Carrefour une telle action consumériste. Cette opération vise à commercialiser de produits alimentaires agricoles issus de graines dont la vente est interdite.
Le marché interdit des semences paysannes
“La loi vous prive de milliers de fruits et légumes car elle interdit la commercialisation de leurs semences. Mais ces fruits et légumes, on vous les vend. Parfois, il est bon de vouloir changer la loi.”
L’accroche est donc faite sur la possibilité de commercialiser un produit issu d’une graine, elle-même interdite à la vente… Ces graines peuvent être échangées et des groupements sont d’ailleurs constitué pour faciliter l’accès à cette biodiversité :
- Artichaut Camus du Léon
- Potimarron Angélique
- Courge Butternut Kouign Amann
- Artichaut Glas-Ruz
- Oignon Rosé d’Armorique
- Rhubarbe Acidulée de Bretagne
- Haricot Coco du Trégor
- Échalote demi-longue de Cleder
Ainsi, Carrefour revient sur une thématique agricole, qui avait fait la gloire de l’enseigne, avec la mise en place des filières chères à Monsieur Binetti et à d’autres compères. Attention toutefois, tous les magasins ne sont évidemment pas concernés. Une liste est disponible.
C’est dans le cadre de la Semaine des Semences Paysannes – du 16 au 24 septembre
2017 – qu’est lancée cette opération pour une démocrate alimentaire réelle. Une pétition est d’ailleurs constituée à l’initiative de Carrefour France à destination de Jean-Claude Juncker, Emmanuel Macron, Nicolas Hulot et Stéphane Travert :
Une loi constitue un frein à la biodiversité alors que 90% des variétés cultivables ont déjà disparu au cours du XXe siècle.
Le décret n° 81-605 du 18 mai 1981 bloque la commercialisation des semences de fruits et légumes de variétés paysannes, ce qui empêche par conséquent les paysans de les cultiver librement et les consommateurs d’y goûter.
Quand la loi n’est pas bonne il est bon de vouloir la changer. […]
L’objectif est bien de faire entrer le modèle de production des semences paysannes dans la légalité, afin que le consommateur puisse avoir accès librement à ces produits. Ainsi, le modèle standard et le modèle paysan pourront coexister, différents mais égaux dans la loi.
Nous avons une mission en commun avec le législateur, c’est de faire toujours progresser la qualité alimentaire. Il est de notre devoir, en tant que distributeur, de tout mettre en œuvre pour faire changer la loi quand elle ne correspond pas aux attentes des consommateurs.
C’est pourquoi Carrefour rejoint le combat des producteurs en créant avec eux le Marché Interdit. Un lieu dans ses magasins pour vous faire découvrir ces fruits et légumes, un lieu pour faire changer la loi.
Les petits actionnaires du Groupe Carrefour sont informés… En plein échange dans le cadre des Etats Généraux de l’Alimentation, et alors que Gary Swidells vient de présenter ce même jour 64100 détenteurs de la carte de membres inscrits chez Costco Villebon-sur-Yvette et un panier moyen de 115€, cela va sans aucun doute animer les discussions… au risque de trouver un décalage entre les propos de cette campagne et les ressentis de ces dernières années avec le monde agricole ou des réactions épidermiques sur les réseaux.
Communiqué du Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants intitulé “Pourquoi carrefour ne vend-il pas les 3 200 variétés de légumes disponibles ?”
Après les #OGM et les #pesticides, @CarrefourFrance poursuit son #greenwashing avec les semences paysannes. pic.twitter.com/Zfvl9n0CQv
— GRW (@AEGRW) 20 septembre 2017