Carrefour : de la puissance des actionnaires au nominatif

Le graphique présenté ici n’est pas sexy… vous en conviendrez. Toutefois, il est des sujets qu’il faut évoquer : celui généralement éludé de la répartition des petits actionnaires au sein des sociétés du Cac40. Manque d’information, difficulté de la récolte des données… allez savoir.
En tout cas, lorsque l’on se penche sur la question et que l’on commence à y regarder de plus prêt, on peut noter des éléments.

Actionnaires au nominatif : le cas Carrefour
Selon des données 2011, chez Carrefour, le nominatif détenait approximativement 1/3 du titre, sur les – pour faire simple – 760 millions de titres en circulation, soit 250 millions de titres à la louche ou 232 millions si vous souhaitez être plus précis.

Comment se répartissaient ces 232 millions de titres ?
Prenez environs 1100 actionnaires (car avec les indivisions et autres situations, c’est toujours difficile de faire un compte précis) et vous voilà face à 97% d’actionnaires habitants en France en nombre détenteurs de… 97 millions de titre. Et les 142 autres millions alors ? Là vous retrouvez des personnes domiciliées en Belgique, nombreux, Etats-Unis, puissants, Suisse, modestes et évidemment Luxembourg… De là à dire qu’ils sont étrangers, il ne faudrait pas pousser jusque là l’analyse.
Qui est au Luxembourg ? Très simple, seulement deux sociétés, dont la fameuse Blue Capital avec 128 millions de titres à elle seule.

Carrefour : il paraîtrait que…
Lorsque vous posez la question à quelques analystes financiers de la place, ils vous disent assez facilement que les banques et quelques fonds sont très présents sur le titre. Rien qu’au nominatif, BNP-Paribas c’était déjà 14 millions de voies en 2011. Présentes pour leur compte, on se doute mais également pour le compte d’autres clients. Des titres au porteur si vous préférez, que des particuliers préfèrent leur faire détenir plutôt que de les détenir par elle-même à leur nom. La raison ? Vous avez bien le petit actionnaire individuel qui ne savait pas que détenir un titre Carrefour dans sa banque, c’était donner à sa banque l’ordre de détenir le titre à sa place… [on remercie la clarté du secteur bancaire à ce sujet].
Si vous y ajoutez ce que détiennent les familles fondatrices, et certains proches, – au nominatif j’entends – vous voilà sans doute face à ce qui pourrait être le plus gros des actionnaires de Carrefour : les familles fondatrices. Ajoutez l’empathie des petits actionnaires français que nous avions évoqué et voilà de quoi faire préparer un siège familial au conseil d’administration du groupe.
A suivre…