Importée des Etats-Unis depuis quelques années, le Black Friday est une période de promotions exceptionnelle qui se déroule chaque 4e vendredi du mois de novembre. En France, cet événement s’est transformé en une semaine entière de promotions : la « Black Week ». Un rendez-vous devenu incontournable pour les consommateurs qui y voient l’occasion de faire le plein de bonnes affaires, mais qui suscite bien des controverses notamment chez les commerçants.
Le Black Friday ne doit pas devenir une Black Week
Aujourd’hui la Fédération Nationale de l’Habillement (FNH) dénonce une prise de position politique qui défie l’intelligence et la liberté du consommateur et qui ignore la concertation mise en œuvre au sein de la Commission de Consultation du Commerce. Elle prend position contre la durée de l’opération imposée par les grands distributeurs, enseignes et plateformes. La FNH ne demande pas à ce que le Black Friday soit supprimé, les commerçants doivent garder leur libre arbitre dans la mise en place de cette opération, elle propose cependant que sa durée soit strictement limitée au dernier vendredi du mois de novembre.
Les commerces indépendants du secteur de la mode souffrent aujourd’hui d’un mal structurel, qui impacte leurs marges. S’ils redoutent la conséquence des grèves sur les ventes de décembre, et gardent le souvenir de l’effet des Gilets Jaunes en 2018, ils sont néanmoins conscients que cette frénésie promotionnelle menace le détaillant qui n’a pas encore écoulé son stock et qui ne peut que « rogner » sur sa marge. Par ailleurs, les affiliés ou franchisés indépendants sont soumis aux décisions de leurs enseignes qui n’ont pas attendu la fin du mois de novembre pour proposer des rabais, sans s’inquiéter des conséquences pour le commerce de proximité indépendant.
De plus, mettre en place des promotions de la sorte à quelques jours du plus gros mois de l’année se révèle être suicidaire. A ce rythme, sans marge et dans une tendance à la déconsommation, les entreprises de commerce de proximité quelles qu’elles soient seront rapidement asphyxiées.
Aussi, l’annonce de grèves à partir du 5 décembre avec les menaces de prolongation de la part des syndicats, fait régner un climat de peur chez tous nos concitoyens. Les commerçants qui ont pris la liberté de limiter eux-mêmes la période de ces promotions ou qui y sont farouchement opposés subissent des pressions insoutenables.