Comme son père, Michel-Edouard Leclerc, patron des centres E.Leclerc, défend l’idée de la TVA sociale et se montre hostile à toute hausse généralisée de la TVA. Il ne faut toutefois pas confondre avec les propositions de son oncle Michel Leclerc à propos du plan TRES de Transfert des charges sociales vers la TVA sociale et la CSG.
Michel-Edouard Leclerc pour la TVA sociale est ici interrogé par Challenges
Challenges : « Est-vous favorable à une augmentation de la TVA ? »
Michel-Edouard Leclerc : « Je considère que si c’est un transfert de charges… si Bercy propose un transfert de charge aujourd’hui payé sur le travail, sur le salariat, et transféré sur la TVA, je pense que c’est une bonne chose. C’est ce que l’on appelle la TVA sociale. Je pense que cela c’est très très bien par ce que je pense… et j’en suis militant depuis longtemps parce que cela va élargir la base d’imposition. Tous les produits importés vont payer leur part de charges sociales et comme en plus beaucoup de produits importés sont des produits à valeur ajoutée contrairement à 10, 15 ans […] je pense que cela peut être une bonne chose pour décharger le coût du travail. […] »
TVA bien…
En son temps, Édouard Leclerc, son père, évoquait l’importance de faire appelle aux importation pour lutter contre les coefficients multiplicateurs des producteurs nationaux. Toutefois, les deux Leclerc, père et fils, restent sur la même ligne concernant la TVA sociale, qui reprend de l’actualité ces derniers jours. Position que nous partageons également. En revanche, le fils Leclerc n’est plus distributeur, selon ses propres propos, parce que les produits sont déjà prévendus… Argument étonnant ! C’était justement ce qui avait permis à son père de devenir distributeur, puisque la seule fonction d’acheminement en réduisant reste lorsque le produit est connu en terme de qualité et de prix de la part du consommateur final. La fonction sociale de l’entreprise se serait-elle devenue inverse ?
La concurrence avec l’éternel opposant Carrefour devenant moins acerbe, il restait donc sans doute du champ libre stratégiquement pour lui ravir la place… La place du commerçant évidemment, en dehors même des parts de marché. le C de Carrefour sur fond blanc était le porte-drapeau du Roi des commerçants, comme les navires arboraient le pavillon blanc…
N’oublions pas également que le terme de distribution était interdit au sein de la direction générale de Carrefour. Carrefour était alors commerçant et E.Leclerc distributeur. Et aujourd’hui ?
Renversement étonnant que ce croisement des genres dans le temps.