En lisant James McCann sans doute… dans un courrier en forme de bonne année, que ce britannique – Directeur Exécutif France depuis 2010 – vient de faire suivre à destination des équipes.
On a peine à y trouver toutefois l’esprit de corps qui forgeait Carrefour, comme on pouvait le lire chez Denis Defforey, l’un des fondateurs.
Evidemment, James McCann débutant sa carrière chez Shell Plc, avant d’intégrer Mars Inc (1994), J. Sainsbury Plc (1999) et Tesco Plc (2003), ne pouvait en si peux de temps intégrer les thèmes qui faisaient les grandes heures de cette entreprise. Une partie de la direction générale actuelle, il faut le dire, n’acceptant pas non plus l’histoire de l’enseigne.
Aussi, statistiques, performance et résultats seront les seuls moteurs pour le groupe cette année. Sans doute un tour de force pour des latins !
Comme repris dans un document de la Fédération CGT Commerce et service ce 3 février 2011, “on ne peut pas réformer indéfiniment contre la conviction des salariés qui connaissent les solutions. Leur motivation passe par des salaires et des classifications correctes et la garantie de leur pouvoir d’achat face au retour annoncé d’une forte inflation cette année !”
Cela ne sera pas rose pour tous les salariés
Presque au même moment, on apprend que “Selon le National Business Daily, Carrefour China Inc. [aurait] ainsi refusé d’augmenter les salaires de ses 6 000 employés à Shanghai.
« Les salaires à Carrefour (Shanghai) n’ont pas été augmentés, et ce, pendant 11 ans, entre 1998 et 2009. Ce n’est qu’en 2010 que la situation a changé lorsque le salaire minimum à Shanghai a été réévalué », a rapporté le journal, citant une source anonyme, employée dans le passé à Carrefour comme responsable des ressources humaines pour plusieurs branches de la ville de Shanghai.
Cette même source a expliqué que Carrefour comptait 20 magasins à Shanghai (le site officiel de Carrefour n’en mentionne que 19). Les gestionnaires d’approvisionnement, qui représentent 30 % de la masse salariale touchent le salaire le plus bas. Le salaire actuel des gardes de sécurité et du personnel de caisse, représentant 40 % du personnel total, s’élève en moyenne à 1 160 yuans.
Carrefour n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes.
Cette affaire a été classée comme l’une des 10 informations les plus importantes de l’année 2010 concernant le secteur de la vente au détail par un site spécialisé, linkshop.com, qui a souligné qu’il était certain que le secteur de la vente au détail payait très mal ses employés et qu’il n’était pas surprenant d’y observer un taux de départ de 20 %. […] Afin de suivre la même voie, Carrefour serait contraint de débourser chaque mois 1,2 million de yuans supplémentaire pour ses magasins de Shanghai, soit 14,4 millions de yuans par an, estime le journal. La somme totale à l’échelle du pays ferait exploser les dépenses de l’entreprise française.”
[Source]
Un tract de la CGT et d’une source anonyme chinoise, cela mérite-t-il un article ?
Pour une telle situation, oui.
Non pas qu’il s’agisse ici d’un manifeste politique. Nullement.
En revanche, le capitalisme est toujours plus productif avec l’appui des équipes. C’est un enrichissement collectif, pas exclusif.