Selon la toute dernière étude de Cushman & Wakefield : « Last Link – Quantifying the cost », le dernier maillon de la chaîne d’approvisionnement du e-commerce peut représenter 50% – voire plus – des coûts globaux de la chaîne logistique.
Le coût du dernier kilomètre comparé
Ces résultats, établis grâce à un nouvel outil, le « Total Last Link Cost (ou modèle TLLC) », permettent à tous les acteurs de l’immobilier logistique, du promoteur à l’utilisateur, de quantifier le coût du dernier kilomètre quel que soit l’actif immobilier considéré. Ce dernier kilomètre correspond à la dernière étape de la chaîne d’approvisionnement du e-commerce, indépendamment de son mode de livraison (camionnette ou vélo électrique), en zone urbaine ou rurale, vers un point de collecte ou un domicile.
Alors que les pratiques d’achats en ligne se généralisent, les attentes des consommateurs en matière de qualité et de rapidité de livraison augmentent. L’efficacité de ce maillon final de la chaîne logistique revêt donc une importance décisive sur le délai et le coût de livraison en réduisant le temps de parcours entre l’entrepôt urbain et le point de livraison final.
Selon l’étude de Cushman & Wakefield, le poids considérable de ce dernier kilomètre dans le coût total de la chaîne logistique résulte de multiples inefficiences liées au transport : absence de garanties de réception par le client, itinéraires de livraison non optimisés, ou encore des trajet-retours distincts. Autant de facteurs de nature à augmenter les coûts, en particulier au cœur des zones urbaines denses.
- Selon Cushman & Wakefield, les coûts immobiliers représentent seulement 4,3 % des dépenses totales de la logistique, contre 50,3 % pour le transport
- Les entrepôts urbains, malgré des loyers sensiblement plus élevés, diminuent le coût de ce dernier kilomètre
- Réduire de 10 minutes le temps de parcours de l’entrepôt urbain jusqu’au premier point de livraison représente une économie d’1 million d’euros par an en moyenne
L’analyse des quatre principaux marchés européens (Londres, Paris, Madrid et Milan) révèle que la réduction de la distance au point de livraison final diminue invariablement les coûts du dernier kilomètre. Malgré leurs loyers plus élevés, les entrepôts urbains affichent des coûts d’acheminement systématiquement inférieurs à ceux d’entrepôts de distribution, généralement situés hors des villes ou des métropoles. Le recours à ces entrepôts urbains réduit le temps de parcours et les coûts salariaux, nécessite moins de carburant tout en optimisant l’usage des véhicules. Réduire de 10 minutes le temps de trajet au départ d’un entrepôt urbain de taille moyenne peut ainsi générer une économie d’1 million d’euros par an.
D’après Lisa Graham, de l’équipe Logistics Research & Insight chez Cushman & Wakefield : « Les résultats issus de l’utilisation de notre modèle TLLC démontrent en quoi un « premium » de loyer se justifie en zones urbaines denses par les économies considérables générées sur les coûts de transport. Sans surprise, ces loyers élevés reflètent la maturité du marché du e-commerce dans l’appréhension de ce type de localisation. Le développement accru de plates-formes logistiques d’amont pour répondre aux enjeux du e-commerce va entraîner une hausse marquée des loyers d’entrepôts urbains des principales métropoles européennes. Cette hausse potentielle place désormais la logistique urbaine dans la même fourchette de revenus que des usages plus traditionnels des fonciers urbains ».
Le modèle TLLC constitue une aide à la décision pour l’analyse de sites du dernier kilomètre, aussi bien concernant la gestion et la restructuration de portefeuille que la sélection d’une implantation ou l’optimisation d’itinéraires de livraison.
« Alors que les ventes en ligne poursuivent leur ascension, le besoin de solutions logistiques au cœur des centres-urbains reste plus que jamais d’actualité pour optimiser les coûts de la livraison du dernier kilomètre et les délais d’acheminement. Pour des prestataires (expressistes, acteurs de la distribution) aussi bien que des propriétaires investisseurs, ce modèle d’analyse met en évidence toute la pertinence à sélectionner des sites logistiques situés en secteurs urbains denses, quand bien même leurs loyers dépassent les maxima communément admis » analyse Alexis Bouteiller, Directeur Logistique Utilisateurs chez Cushman & Wakefield.
Selon Rob Hall, Chair Logistics & Industrial pour la région EMEA chez Cushman & Wakefield : « De plus en plus de commandes sont effectuées en ligne, les attentes des clients en matière de livraison augmentent et nécessitent des stratégies adaptées pour optimiser le dernier kilomètre, partie la plus onéreuse de la chaîne d’approvisionnement logistique ; c’est également le seul maillon du e-commerce avec lequel les consommateurs sont en interaction concrète. Optimiser ce dernier kilomètre représente non seulement un potentiel d’augmentation du chiffre d’affaires, mais peut en outre améliorer la réputation d’une entreprise en matière d’excellence du service-client. »
À plus long terme, Cushman & Wakefield anticipe d’importants gains d’efficacité dans la distribution grâce aux solutions et aux technologies écologiques. Une fois autorisés, les véhicules autonomes devraient profondément transformer les modes et les coûts de transports. Dans ce contexte, leur poids dans les coûts logistiques pourrait passer de 50% à 32% selon la précédente étude de Cushman & Wakefield « The changing face of distribution ».
Merci pour ces détails sur le dernier kilomètre et les liaisons avec le e-commerce.