On sait à quel point la situation financière de Rallye préoccupe les milieux financiers ces derniers mois. Des implications directes en sont retrouvées dans le cadre du plan stratégique développé par le Groupe Casino, détenu à 98% par la société mère.
Rallye dans le collimateur
Pour faire suite aux attaques répétées de fonds spéculatifs et les positions des agences de notation, à l’exemple de Standard & Poor’s, une procédure de sauvegarde a été ouverte le 23 mai 2019 au bénéfice de la société Rallye.
Une vidéo produite par Muddy Waters Capital est d’ailleurs mise en ligne ce 30 septembre, sur laquelle la presse fait le point depuis, pour expliquer la position du fond spéculatif.
Cette procédure du Tribunal de commerce de Paris vise a protégé de fait l’actionnaire majoritaire à la tête du groupe stéphanois fondé en 1898 par Geoffroy Guichard, au moins pour quelque mois, permettant de lui donner du temps pour trouver des solutions.
Pourtant, d’autres intérêts sont également en jeu. Ces derniers n’entendent nullement être écartés des solutions envisageables.
L’avenir des salariés et des actionnaires minoritaires de long terme
L’association ACTION CASINO, qui vient d’être créée à l’initiative de Xavier Kemlin – président – et de Pierre-Henri Leroy – comme Secrétaire Général et par ailleurs Président de Proxinvest – vise à « soutenir l’effort de protection des salariés et actionnaires du groupe de distribution CASINO, groupe actuellement fragilisé par les difficultés de son principal animateur Jean-Charles Naouri et de sa société RALLYE, le premier actionnaire de CASINO. »
Comme le précise la page en ligne permettant d’adhérer à l’association : « A ce stade, l’association a envoyé une première Lettre au Procureur de la République le 16 septembre 2019 pour l’alerter et que les droits des plus vulnérables, employés et/ou actionnaires minoritaires ne soient pas sacrifiés à la volonté et aux besoins du seul dirigeant et premier actionnaire.
L’association Action Casino cherche à regrouper un nombre maximum d’actionnaires afin de pouvoir demander l’établissement d’une expertise de gestion afin de protéger la société de toute opération qui ne respecterait l’intérêt social, celui de tous les actionnaires mais aussi celui des milliers de collaborateurs en France ou à l’étranger. »
Le courrier, envoyé à l’attention de Stephen Almaseanu, vice-Procureur au Parquet de Paris, chargé des affaires commerciales, débute ainsi : « Par cette démarche, nous souhaiterions, comme le prévoit l’article L. 622-10 du Code de commerce, voir convertir la procédure de sauvegarde de Rallye en redressement judiciaire […]. »
L’avenir en solution…
Il faut comprendre que le choix de la mise en redressement judiciaire, permettrait en premier de faire supporter la dette aux seules holdings en protégeant l’activité courante du Groupe Casino. On souhaite pour autant qu’entre Jean-Charles Naouri, Rallye et Groupe Casino… tous puissent en sortir la tête haute.
Le deuxième effet permettrait sans doute aussi de « favoriser un rapprochement avec Carrefour en constituant une entité internationale de premier ordre. C’est une idée qui a plus de 5 fois échoué dans l’histoire de Casino. Peut-être que la 6e fois sera la bonne… » dixit Xavier Kemlin.
Jean-Charles devrait payer seul ses dettes et non les faire supporter aux salariés et actionnaires minoritaires de casino.
Kemlin a bien raison…