Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération Nationale Bovine (FNB) et éleveur en Côte d’Or, s’insurge contre la communication d’Intermarché en interpellant directement Thierry Cotillard : les “producteurs commerçants”. Nous l’avions évoqué depuis le 15 juillet 2016 à propos de la signature du contrat cœur de gamme, le contrat est mal né d’origine et ne peut tourner qu’au conflit. Explications.
Jean-Pierre Fleury (FNB) interpelle Thierry Cotillard d’Intermarché
Voici les propos de Jean-Pierre Fleury, que Thierry Cotillard devra prendre avec beaucoup de sang froid comme représentant du groupe Intermarché.
“Le groupe Intermarché s’est lancé dans une communication extrêmement périlleuse et dangereuse : ‘producteurs-commerçants‘, ‘Nous sommes des ‘producteurs-commerçants’. Je m’adresse à Monsieur Cotillard. Nous ne digérerons jamais, jamais, que le groupe Intermarché communique au nom des éleveurs sans les éleveurs. C’est de la publicité mensongère. Je pèse mes mots. Il n’y a pas de producteurs Intermarché. Cela n’existe pas. […] Je lance un appel au groupe Intermarché d’un retour à la raison par rapport à cette communication. On ne la laissera pas passer et on ira en justice s’il le faut, mais ils n’ont pas le droit de communiquer au nom des producteurs et en particulier des éleveurs français aujourd’hui.”
Jean-Pierre Fleury
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Images FDSEA 51 – 14 décembre 2016
Nous avons déjà évoqué cette question en indiquant que le contrat du cœur de gamme avait été marqué de plusieurs péchés originels qui ne pouvaient amener qu’à cette situation.
Une question mal engagée depuis l’origine
Système U, Carrefour, Auchan et E.Leclerc vont-ils également être rapidement dans la tourmente ? “Les engagements demandés dans le cœur de gamme [sont] superficiels”. Non qu’il faille remettre en cause le souhait des distributeurs de faire leur travail de manière qualitative sans rémunération pour les éleveurs. Depuis l’origine la stratégie de la FNB semble vouée à l’échec, tout du moins au conflit ouvert car sans concertation et compréhension des deux parties. On ne peut gagner seul. Monsieur Jean-Pierre Fleury l’aura-t-il compris ? Aurait-il oublié au passage les acheteurs, les abattoirs, les transporteurs, les bouchers et les habitudes d’achat des consommateurs (pour simplifier la filière) mais aussi la situation internationale du marché…
Lancer les JA (Jeunes Agriculteurs) dans la bataille ne sera pas non plus source d’apaisement, à moins que d’autres organisations puissent y trouver avantage pendant ce temps… La croupe des vaches à parfois bon dos !
La maison mère Interbev
En parallèle Interbev, dont dépend la FNB, tente une communication sur les viandes avec plus ou moins de succès.
La notion de franchisés et d’intégrés semble aussi étrangère à la « réflexion » de Monsieur Fleury. On ne peut en effet reprocher à un franchisé de ne pas adhérer à une démarche engagée par la centrale sans risquer de le perdre.
Les femmes d’influence sur notre stand marchederungis @Chapelotte @PavillonViandes @Interbev_fr @la_viande_fr pic.twitter.com/qu2bEFpxOm
— Interbev IDF (@InterbevIDF) 16 décembre 2016
Pendant ce temps là, Lidl donne 4 millions d’euros au producteurs de lait, via la mutuelle MSA au moment même ou des députés en commission des finances rétablissent la taxe sur les farines pour financer justement la-dite mutuelle agricole. On se souviendra au passage que les problèmes sur les races à viande sont issue d’un déséquilibre sur les races à lait !
Un autre article qui vient compléter notre propos.
Le premier courrier à destination de Thierry Cotillard – Intermarché
Le courrier à destination de Michel-Edouard Leclerc, le prochain de la liste ?