Répondant parfaitement aux contraintes des e-marchands, le Drop-shipping explose aux États-Unis. Le Drop-shipping est une pratique économique qui consiste à vendre un bien sans l’avoir en stock et à le faire livrer au client directement par le fournisseur.
Le Drop-shipping comme nouveau modèle de gestion des stocks
En 2002, 33% des web-marchands américains utilisaient ce réseau de distribution. En 2013, 53.3% des e-commerçants ayant leur siège social dans ce pays ont eu recours au Drop-shipping. La moyenne de leurs expéditions par ce nouvel outil était de 17,66% de leur produit. Désormais, 5% de ces e-commerçants réalisent jusqu’à 90% de leurs expéditions grâce à ce nouvel outil.
Les plus gros intermédiaires qui fournissent le marché américains sont :
- Doba : plus de 1,5 millions de références en électronique, jouets, vêtements et mobiliers,
- Salehoo : 1 million de références dans divers univers très proche de ceux proposés par Doba,
- Worlwide Brands : plus de 8 millions de références,
- Drop Ship Access : plus d’1,5 millions de références livres, matériels informatiques et électroniques, santé et beauté,
- Sunrise Wholesale : 1 million de références.
En France, il peine à s’implanter alors même que la demande des e-commerçants et en particulier des petits acteurs existe. Selon Antoine Dematté, que nous avions déjà présenté, trois raisons principales expliquent le retard et la difficulté du concept à s’imposer dans notre territoire :
- la maturité du marché : Alors qu’en France, l’e-commerce représente selon la FEVAD 7% à 8% des ventes de détail, aux Etats-Unis le marché est réellement mature. Les médias et loisirs dépassent actuellement 40% des ventes. Pour se rendre compte de la différence culturelle, il suffit de voir le poids du classement du Top 500 des sites. C’est un classement qui fait loi ; une vraie référence.
- la création d’entreprise n’est pas autant encouragée qu’aux Etats- Unis
- l’absence d’acteurs référence pour soutenir le développement du Drop-shipping en France. Pourtant, depuis la création du statut d’auto-entrepreneurs en 2009, le Drop-shipping devrait être plébiscité par les pure players qui n’ont pas les moyens de se constituer un stock, faute de trésorerie. C’est un outil parfaitement adapté à ce nouveau marché.
Pourquoi faut-il soutenir le développement du Drop-shipping en France ?
De plus en plus de grands noms du e-commerce prônent le fait de travailler avec leurs concurrents. Toujours selon Antoine Dematté : « C’est une question de survie et de bon sens. En effet, face aux géants du e-commerce comme Amazon, qui pratiquent ouvertement du dumping afin d’arriver en position de domination, les acteurs plus petits du e-commerce n’ont en fait pas d’autres choix que de trouver des solutions pour se démarquer et surtout augmenter leurs ventes. Un e-commerçant ultra-spécialisé sera toujours plus pertinent qu’Amazon pour répondre à son client et mieux l’accompagner dans son parcours de vente, parce qu’il a la passion des objets qu’il met en ligne. »
En 2013, on évaluait qu’un commerce en Drop-shipping pouvait faire 5,18% de bénéfices supplémentaires qu’un e-commerce traditionnel.
Le chiffre d’affaires du e-Commerce a dépassé les 51 milliards d’euros en 2013. La vente en ligne offre un véritable oasis de croissance dans une économie globalement morose. Si le E-Commerce touche aujourd’hui tous les secteurs d’activité, plus de 60% des sites E-commerce ne dépassent pas 30.000 € de CA annuel. Quant au reste des petits e-commerçants ont peut estimer leur CA entre 130-140K€ annuel.
En 2015, à moins d’avoir l’idée du siècle, un marketing de fou ou énormément de moyens, il est très difficile pour un pure player de se lancer sur le Web en e-commerce. Il faut se concentrer sur la relation avec le client en offrant un parcours d’achat personnalisé, une offre produit large avec beaucoup d’informations (vidéos, rendus 3D…) et bien entendu se regrouper en vue de baisser ses coûts.
Comment faire émerger le Drop-shipping en France ?
Aujourd’hui, il existe de plus en plus de fournisseurs de Drop-Shipping. La plupart aux Etats-Unis et en Chine, alors que certains Français se lancent. Tous proposent un modèle classique : Fabricant – Grossiste – Revendeur – Client Final.
Plusieurs tentatives de solutions Drop-Shipping ont été faites dans l’hexagone sur les dix dernières années mais n’ont pas connu de succès faute d’avoir trouvé leur marché. Une solution, ZLIO, a très bien fonctionné avant d’être exclue de Google pour non-respect de leurs conditions d’utilisation, poussant inévitablement la société à la faillite quelques semaines après.
Pourtant au-delà d’une relation traditionnelle fournisseur/grossiste vers revendeur, il est possible de disrupter et ubériser un peu tout ça en « transversalisant » la relation entre e-commerçants.
C’est cette approche que préconise Dropy, que dirige Antoine Dematté. Avec sa plateforme, cette entreprise propose un modèle transversal entre e-commerçants et donne leur chance à des producteurs tout en se débarrassant des grossistes. Cette solution réduisant les coûts, donc les prix, va dans le sens du client final. Un objectif qui permet la création d’une coopérative des e-commerçants !