Un article de La Nouvelle République publié le 19 novembre sous le titre « Carrefour devient Market » nous expose la bascule du magasin Carrefour Market Bressuire Europe en Market. « “Cela fait une vingtaine d’années que le magasin n’avait pas fait l’objet de travaux de cette ampleur.” Freddy Mazoyer [NDLR : le directeur du magasin] ouvre ce matin un magasin Carrefour de 3.400 m2 dont le visage est transfiguré sous la nouvelle enseigne “Market” » nous précise l’article [dont nous reprenons ici la photo d’illustration pour préciser notre propos].
Mêmes symptômes, même maladie
Nous avions déjà évoqué cette bascule avec l’un des premiers de la série et les difficultés liées. Avec plus de 80 représentants sur le territoire national aujourd’hui, et le temps passé depuis notre analyse du Carrefour Market V3 à Saint Pierre Les Nemours, nous retrouvons les mêmes symptômes. En prenant une client, comment peut-on comprendre l’utilisation du logo Carrefour avec la dénomination Market seule ? La réponse n’a toujours pas été donnée.
De la volonté de retrouver de l’indépendance d’enseigne
L’idée de mettre en place l’enseigne Market, sans la précéder de la dénomination Carrefour, est liée initialement à la porosité clientèle sur les images prix des deux enseignes. L’enseigne de proximité, d’un positionnement prix plus élevé, amenait finalement à limiter l’attractivité des hypermarchés. Tout le monde y perdait finalement.
Ce que certains journalistes appréciaient comme un retour vers la proximité n’était finalement qu’un désintérêt pour des hypermarchés résultat à un manque de différenciation entre les magasins. L’époque Lars Olofsson laissait ici l’une de ses nombreuses traces. La presse avait pourtant, en son temps, fait ses choux gras sur cette convergence d’enseigne soi-disant bienvenue. Belle erreur.
Pourquoi alors laisser le fameux « C » accolé ?
La puissance du signe est telle que l’on ne parlera toujours de Carrefour. Combien d’année pour dire Market seul ? Combien de temps aussi pour comprendre que la dénomination n’est finalement que le résultat d’anglophones malveillants au sein du groupe ? Combien de temps pour comprendre qu’avec un tel terme générique, l’enseigne perdra encore plus sa personnalité ? Il y avait d’autres pistes qui n’ont pourtant pas été explorées… C’est dommage.
Pour nous, la direction signe ainsi une nouvelle erreur à vouloir corriger la précédente. Point de solutions pour ces questions en perspective… Trop de lourdeur en interne pour s’en apercevoir ? Point d’autres idées pour redonner de la cohérence ?
Remarque : lors de la recherche du magasin sur internet, on arrive au carrefour, mais c’est pas le bon carrefour !
Carrefour frappé par le syndrome Casino ! je l’avais annoncé à l’AG lors de la création de Carrefour Market et attiré l’attention des administrateurs sur l’impact d’image prix de Carrefour !
mais bon je ne suis qu’un petit épicier… dans cette jungle de crocodiles savant ;o))
Tu sais que les plus prémonitoires sur ces questions sont ceux qui connaissent le mieux le secteur car les plus anciens. Devine pourquoi Bernardo Trujillo évoquait l’histoire du secteur lorsqu’il faisait ses séminaires…
J’adore sa phrase : “avez vous vingt ans d’expérience ou une année d’erreur répétée 20 fois ?”. Suivez mon regard…
L’association pérenne du logo carrefour au mot de la nouvelle enseigne “Market” sur la façade vient – on peut l’imaginer – s’inscrire dans un esprit de transition plus douce… en voulant atténuer quelques velléités dues au choix d’une dénomination apatride et anti-proximité –
Pourquoi l’appellation “Market” a été retenue ?
D’aucuns n’hésitent pas à évoquer une pré-disposition à la vente du parc “petits supermarchés” à une concurrence anglophone –
Carrefour ne souhaitant garder que les plus grands (minimum 3000 m²) pour les autres… le logo carrefour se décrochera facilement…
Ce n’est que transition, transitoire –
Le plus “amusant”, car on aborde là les vrais sujets de fond… c’est qu’il y a des résistants qui ont gardé Champion avec les produits qui vont avec…
céder des supermarchés… cela parait bien étrange, il y a déjà eu une vague (et pas une vaguelette…) de passage à la franchise de super peu rentable. Et il ne faut pas oublier que les super sont un peu beaucoup la vache à lait du groupe depuis quelques temps maintenant…
Cela optimise la rentabilité des capitaux engagés… surtout lorsqu’il y a de la rentabilité sans capitaux… Voir à ce propos ce qui est réalisé chez Accor. Très instructif sur la politique de Colony…