« Georges, Vite ! Faites enfiler des bonnets rouges… » Etrange entrée en matière me direz-vous pour ceux qui ne nous attendent pas sur ce qu’ils pourraient considérer comme des idées politiques… et pourtant. Même Nolim en parle ! Peut-être que les salariés du magasins d’Athis-Mons qu’il visitera cet après-midi lui en parlerons…
On reviendra évidemment sur les manifestations et le mouvement social Breton mais plus bas dans cet article. Pour le moment traitons cet esprit que le Groupe détient dans ses gènes. “De la crise va naître la révolution” disait-on chez Carrefour. Précisions en quoi Carrefour est porteur naturel de ses propres bonnets rouges.
Gènes de Carrefour : l’esprit des bonnets rouges
On s’explique. Etienne Thil, premier directeur marketing du Groupe Carrefour – en 1965, alors que la direction générale du groupe n’avait que 5 dirigeants (les trois fondateurs – Marcel Fournier, Jacques et Denis Defforey – Etienne Thil lui-même ainsi qu’un contrôleur de gestion) et 4500 salariés embauchés, avait en tête un certain nombre de principes.
Le premier, à l’époque par nécessité, celui de décentraliser. C‘est ça la liberté chez Carrefour.
Alors uniquement centré sur l’hypermarché dans les premiers années, les magasins n’étaient livrés que directement par les fournisseurs sans d’entrepôts déportés. L’implication pour les équipes = la responsabilisation totale des femmes et des hommes du groupe. Aujourd’hui l’entreprise est devenue plus complexe, c’est un fait. Toutefois, il faut garder actif l’esprit dans lequel chaque strate doit détenir sa propre autonomie…
Imaginez. S’il y avait le même rapport aujourd’hui du nombre d’encadrant de l’années 1965 face aux 370.000 salariés, seulement 411 personnes seraient installées dans les différents sièges au niveau mondial.
Acceptons d’être raisonnable. Quintuplez ce chiffre pour être exceptionnellement large – et intégrons l’extraordinaire complexité de l’entreprise d’aujourd’hui – et vous comprendrez en quoi devrait consister la décentralisation chez Carrefour. Avec 2.000 personnes dans les sièges implantés partout dans le monde vous auriez l’essentiel concentré autour de gens qui se connaîtraient par leurs prénoms. Vous faciliteriez également l’engagement personnel au lieu de rencontrer des cadres reportant sans cesse sur d’autre les responsabilités des erreurs qu’ils ne veulent assumer. Et l’on n’évoque là pas ce qui se passait sous Lars Olofsson, Monsieur Plassat, mais bien le Carrefour d’aujourd’hui dont vous avez la responsabilité.
Il faut continuer à rapprocher du terrain ces forces vives excédentaires des sièges et dont pourtant la clientèle – elle – a le plus grand besoin et supprimer ainsi les sources des contradictions journalières qui s’entrechoquent entre des services centraux trop nombreux. Pour être plus clair… “dépliez carrelage et réduisez moquette” ferait encore le plus grand bien.
Un autre sujet qui nous semble lié. Vous aviez également avoué, Monsieur Plassat, vouloir réduire le budget communication absorbant 600 millions chaque année. Repositionnez le service de communication centrale vous serait sans doute profitable sur ce sujet ! Vous supprimerez ainsi des fermiers généraux qui taxent au passage clientèle et salariés au profit de leurs amis des agences bien nommées dont certains politiques ne sont jamais éloignés. Vous détendrez également les relations entres les services qui ne peuvent toujours pour le moment ne rien cafter.
Relancez aussi de nouvelles enseignes pour contrer le fils du Sacré-Coeur. On a bien écouté et compris votre stratégie Monsieur Plassat, puisque l’on était là. Sachez d’ailleurs qu’entre cuirassés et porte-avions, des mercenaires sont toujours à vos côtés.
Souvenez-vous également de ce qu’évoquait Bernardo Trujillo : 80% de tripe, 8% de chance et 2% de capital. Vous pouvez le faire dès maintenant !
Le deuxième, une approche centrée sur la clientèle. C‘est ça la liberté chez Carrefour.
On n’est pas là, c’est tout l’esprit des fondateurs, uniquement pour vendre les produits de nos fournisseurs mais plutôt pour acheter au profit de nos clients. L’implication = la responsabilité envers ces gens que l’on sert, Monsieur et Madame Dupont et Dupond pour être plus clair, avec un esprit tout à fait consumériste qui manque cruellement.
Il faut se rendre à l’évidence que les responsables de fruits et légumes ne peuvent goûter les tomates qu’en cachette des caméras et ne peuvent toujours pas retourner une marchandise qui ne serait pas de qualité… Libérons les énergies de l’entreprise.
Monsieur Plassat, vous le savez, lorsque l’on joue en équipe, avec 370.000 personnes sur le terrain, on ne peut que gagner !
La troisième, une approche centrée sur les hommes et les femmes du groupe. C’est ça aussi la liberté chez Carrefour.
A une époque où on trouve encore trop de contrôleurs, il faut d’abord faire progresser la confiance. Ne déléguons plus les tâches sans déléguer leur contrôle partagé. Développez responsabilisations et rétribution directe.
C’est toute la vision humaniste qu’il faut réinventer autour des hommes et des femmes du groupe
C’est un fait. Carrefour doit se réinventer. Pas pour le bien de quelques-uns mais évidemment pour l’intérêt commun. A sa création, l’entreprise avait une marge commerciale de 11,5%. Un produit acheté 100 francs de l’époque, coûtait pour les clients 111,50 francs hors taxes. C’est le double aujourd’hui pour nourrir cet ogre. Pour faire quoi de plus ? Souvenez-vous que la marge n’était qu’à 15% en 1985 ! Ramenons de la simplicité, de la facilité pour les clients, pour les salariés, pour ces gens. Les gisements de progrès sont multiples.
Comme le disait Etienne Thil de nombreuses années plus tard : “Lorsque tout le monde parle de prix bas, on n’a pas grand chose de très intéressant à dire”. Il faut donc aussi réinventer, pour les clients, les produits qui vont avec leur vie. Cela fait des années que la machine à laver sans lessive existe, qu’est-ce que l’on attend pour leur proposer ? L’innovation doit faciliter les porte-monnaie et les vies. Nous avions donné plusieurs exemple ici et là. Sauf à enrichir encore plus les multinationales de lessive.
Adaptons, modernisons. Inventons l’entreprise de demain qui va avec. Changeons les relations professionnelles et construisons des relations individuelles nouvelles… Changeons aussi les relations avec les producteurs locaux contre les multinationales.
Morale de Bernardo Trujillo sur ces histoires :
– « Lorsque les corsaires sont devenus des armateurs nantis, ils oublient d’où ils viennent. » Il parlait des équipes de dirigeants de ces entreprises, pas des salariés qui sont liés ! Relançons cette extraordinaire ascenseur social que représente Carrefour, premier employeur national, en débutant par la réforme du nom du service DRH. Les hommes hommes et les femmes ne sont pas une ‘ressources’ que l’on extrait du sol ! Changeons ces mots là !
Carrefour doit réinventer Carrefour
Evidemment, les réticences sont nombreuses. Les concurrents l’ont bien compris. La problématique est ailleurs. Plus proche et plus sournoise. Carrefour lui-même est son principal frein ! Pour être précis : certains, en son sein ! Soyons sûr toutefois que Carrefour peut réinventer Carrefour.
Georges Plassat vous l’évoquiez : « Quand il pleut, les directeurs de magasin n’ont pas besoin d’attendre l’autorisation de la centrale pour mettre en avant leurs lots de parapluies ! » C’est vrai aussi pour chaque niveau, pour chaque poste dans l’entreprise.
Des pistes de réflexion pour agir
Modestement, des pistes de réflexions sont données sur ces sujets. Sur ce site, toutes les pistes sont faciles à trouver. Dans chaque rubrique, lorsque vous voyez un bonnet… ;-)
Vision politique
Concernant les mouvements sociaux actuels, la vidéo qui est mise en ligne au pied de ce message vous expliquera en quoi consiste le fait de devenir plus citoyens centrés sur des valeurs fondamentales – contre les pourvoyeurs de régimes autoritaires au détriments de nos démocraties…
Alors, une fois votre bonnet rouge bien vissé sur le crane, devenez des globules à la Pierre Chouard. Chacun, à notre niveau, nous pouvons agir ainsi et nous rapprocher de l’esprit de liberté et comprendrez pourquoi Pierre Arnold était un exemple marquant pour Etienne Thil. Ensuite, vous sauriez pourquoi certain que l’on entend jamais assez en interne disent que, d’abord, il faut avoir l’envie d’oser.
Pour certains managers dans vos rayons qui on l impressions d’êtres des irremplaçables !
j ai pas tout compris ! ;o)) mais bon suis qu’ un épicier á la retraite !
Tant de haine…
L’exercice du miroir me paraît opportun.
Cdt
Que voulez vous dire ?
Dans le miroir des alouettes 14 genres et 76 espèces !
Exactement a l heure actuel le groupe carrefour !
Pour l’employé de rayon avec l auxiliaire être!
Ces antidotes sont recommandés!
Ces intervalles sont bien calculés ! (c’est souvent pas le cas chez carrefour a l heure actuel)
Pour l employé sans auxiliaire !
Ci-joint ,Ci -inclus , Ci -annexé !la c’est du carrefour !
Bonjour,
Le rédacteur de l’article “Les amis les Copains” devrait d’abord retourner à l’école primaire pour apprendre l’orthographe et écrire des phrases simplement avec sujet – verbe – complément. Cela rendrait son message (peut-être intéressant ??) plus compréhensible.
Mais il est bien tôt pour jeter la pierre à monsieur PLASSAT qui doit réparer les ERREURS de plusieurs de ses prédécesseurs qui ignoraient le sens du mot “commerce” privilégiant même depuis quelque temps le mot “finances”. Il est certain que nos trois fondateurs du groupe doivent se retourner dans leur tombe.
Personnellement, je pense que Georges PLASSAT pourra à moyen terme, si on lui en laisse la responsabilité, redresser le groupe en ayant en permanence en mémoire que tous les hommes et les femmes de Carrefour, qui doivent redevenir une richesse de cette société, sont là pour faire du commerce et apporter aux clients les produits de qualité au prix le plus bas du marché. Dans le domaine de la distribution la compétitivité est la meilleure arme.
J’aurais encore bien des remarques à faire sur Carrefour mais je me donne un peu de temps pour juger de l’évolution actuelle.
Un “épicier” salarié de Carrefour à la retraite.
Il est également bien tôt pour jeter la pierre à une personne n’ayant pas les rudiments de l’orthographe…
Soyez assuré monsieur que personne ne jette de pierre ici. Toutefois, vous savez également que le temps ne peut s’acheter et qu’il coule tel un fluide dans une rivière sans retour. Les erreurs du passé son très nombreuses en effet. Les erreurs du présent également. Ne nous voilons pas la face.
“Errare humanum est, perseverare diabolicum” et notamment la perte des fondamentaux du discount reste un élément majeur qui n’a pas été traité à mon sens.
A DEROBERT,
Vous avez une belle prétention de vous, de là à dire que vous avez une culture à la Pivot ?
Notamment chez Carrefour, il y a eu des Gens des rayons, chefs des rayons et autres qui étaient très prétentieux bien souvent. C’était plutôt ces mêmes personnes qui courraient après la culture que le contraire !
Encore heureux que maintenant ils sont tous en retraites !
Le principal est de prendre l’autre comme il est et de construire avec…