C’est encore dans LSA, en exclusivité et sous le titre “LSA : Leclerc passe leader devant carrefour en février” que l’article évoque que “sur la P2 2013 (allant du 28 janvier au 24 février 2013), Internet (Pdm = 3,7%) , sous l’impulsion du Drive, est le seul circuit à progresser en atteignant 3.3% de part de marché valeur (Pdm du Drive seul), soit +1.4pt.
Encore une fois, le scoop qui n’en est pas un cherche à rameuter les foules ! “Merci Kantar” : c’est comme cela qu’il faut le dire semble-t-il…
Leclerc veut-il justifier une stratégie de fuite en avant ?
On sera un jour étonné de voir l’entreprise remonter ses prix ! Vous verrez, avec cette fuite en avant du modèle drive à tout va, les indépendants pourraient bien se prendre les pieds dans le tapis. L’achat de part de marché à “coût” de drive déportés, si l’on peut dire, laissera des traces… Un, deux opérateurs finirons rentables sur ce modèle spécifique qui ne ressemble à rien d’autre.
On oublie trop que si le hard subit une réduction de sa position concurrentielle, c’est sans doute parce qu’il n’en existe plus en France depuis déjà un temps !
On oublie trop que le drive est un modèle compris entre le HD et le supermarché, dont l’offre de se doit de ne pas être trop pléthorique pour équilibrer ses coûts par une rotation élevée (toujours cette problématique de la rotation qui revient inlassablement dans le secteur) !
On oublie trop que l’hypermarché est un vendeur de non-alimentaire exceptionnel que certains voudraient abandonner en guise d’épicerie de quartier !
Difficile sera le réveil
Les comptes ne sont pas fait, loin s’en faut ! A vouloir acheter de la part de marché la prise de conscience sera difficile pour la deuxième ou la troisième génération des Centres Leclerc qui ne sont plus distributeurs depuis déjà plusieurs années… Vous verrez que la marge ne montera jamais aussi vite qu’il le faudrait et plongera bientôt devant cette fuite au devant du chiffre d’affaires…
Je m’interroge…et si la stratégie de la direction du groupement Leclerc était ailleurs, bien au-delà de la seule rentabilité du drive pour lui-même, mais en lien avec la mobilité croissante du consommateur et de ses nouveaux outils d’achats? Le drive déporté, c’est un point de retrait, ce peut être également un point-relais pour tout autre chose…et la stratégie de présence est juste essentielle.
Je suis bien en accord avec vous… justement. Ils courent après les clients. Les comptes d’exploitation vont souffrir et présence ne veut pas dire rentable…
La stratégie n’est pas de courir après les clients mais c’est plutôt occuper l’espace que les concurrents pourraient occuper eux aussi. La nature n’aime pas le vide.
Occuper l’espace médiatique également, on l’a bien compris. C’est pour cela que la direction générale de Carrefour à toujours préféré un langage d’acte…
Leclerc cherche a aussi à profiter du vide juridique qui autorise ce type de constructions. C’est un moyen de conquérir des territoires sans passer par les longues démarches de la CDAC.
Je pense également que seul les “meilleurs” tireront leur épingle du jeu : Auchan et Leclerc ont pris trop d’avance. Système U est déjà sur le carreau et Carrefour également. Le marché sera quasi libre pour les 2 enseignes leaders.
Pour moi Leclerc mise tout sur l’investissement et espère récolter le fruit ensuite. Personne ne sait ce qui adviendra. C’est un coup de poker : ça peut marcher tout comme ça peut échouer.
D’autant que la rentabilité n’est pas assurée pour les drives en solo dont l’offre est trop large… en effet, à suivre.