Lors de la dernière Assemblée Générale du Groupe Carrefour certains attendaient une sorte d’appel du 18 juin… 2012. Contre toute attente, Georges Plassat présenta en lieu et place les « tables de la loi », qu’il eu l’occasion d’appeler alors « la Bible » de Carrefour. Ce document retranscrit en effet les 4 éléments fondateurs du groupe : les actifs, les hommes, les marchandises et l’argent. Nous ne reviendrons pas sur le fait de savoir si un 5e éléments devrait être ajouté aujourd’hui, ni sur l’ordre des principes présentés. En tout cas, pour ceux qui ne connaissent pas cela, les règles de vie du Groupe si retrouvent sans avoir pris une ride depuis leur première publication en 1989, dans une lecture que nombreux pourraient qualifier en effet de biblique !
Les 4 éléments selon Carrefour : actifs, hommes, marchandises et argent
Ce document est le résultat du travail d’un visionnaire du développement de Carrefour – avec Jacques Defforey – que le groupe ne félicitera d’ailleurs jamais assez, mais quelques années plus tard s’empressa pourtant de remercier en lui donnant son congé ! Temps est sans doute venu aujourd’hui de panser cette plaie et de donner à ce passé un avenir, en tout cas c’est notre pensée. Lui avait compris que le savoir-faire ne pouvait se transmettre simplement par le véhicule de la tradition orale dans ce secteur où l’écrit n’a toujours pas ses habitudes de noblesse. Nous avons d’ailleurs cherché à faire de même à notre niveau. En tout cas, c’est bien les gènes du Groupe Carrefour, qu’il s’agit ici de faire revivre, inscrits dans une historique solidement ancrée (et encrée) sur ces bases.
Nombres de solutions sont dans « la Bible » Carrefour ou comment Saint-Georges pourrait terrasser le dragon
Par un simple hasard… prenons l’exemple de quelques consultants juniors à 2.000 euros/jour, ajoutons deux consultants à 3.000 euros/jour ainsi qu’un consultant senior à 3.500 euros/jour pour diriger l’équipe d’approximativement 20 personnes sur 1 an (disons pour une intervention de 200 jours)… petit calcul rapide, cela fait 8.700.000 euros. Même à déterminer plus rapidement un coût global à partir de la moyenne d’intervention du cabinet concerné, soit 400.000 euros par an par intervenant, cela fait tout de même 8.000.000 euros pour une telle équipe. Une bagatelle me direz-vous pour ceux que l’on dénomme en interne les petits-gris. Pour donner une équivalence, cela représente entre 370 et 400 salariés sur une année payés au SMIC. On vous laisse apprécier.
Dans le sein des seins, reprenez l’un des concepts de « la Bible » Carrefour, et vous y retrouvez la fameuse pyramide inversée dont nous avions parlé. On peut alors lire « Les hommes de Carrefour agissent dans le même cadre de décentralisation et de responsabilisation :
– un pouvoir réel est attaché à chaque poste ;
– la correspondance entre le pouvoir social et le pouvoir économique est un principe de base ;
– les décisions se prennent après concertation des deux niveaux hiérarchiques concernés.
Les postes complets, c’est-à-dire incluant les différents aspects du métier de la distribution, sont un moyen privilégié de motivation des hommes. » Vous savez à présent quoi faire, comme nous l’avions évoqué, pour retrouver confiance.
Sauvons les petits-gris ! Rendons-les à leur milieu naturel…
Ne voit-on pas l’opposition entre ces deux approches, celle des consultants, d’une part, et celle – plus pérenne – de salariés impliqués, d’autre part. Rendons ces premiers que l’on dénomme ainsi – en raison de leur robe – qu’ils soit écureuils, escargots ou encore champions des bois à leur milieu naturel… et envisageons l’avenir. Le contrat était-il si bien visé qu’il ne pouvait être corrigé ? Cheval de Troie ou clé d’abside ? Point de réduction manu militari des 1400 fournisseurs en Europe. La diversification des achats est une force pour créer les méga-PMEs de demain. L’assortiment ne peut se réduire au global pour plus de compétitivité, il faut être plus dans les détails. Redonnez le sujet au local en mutualisant les coûts des fournisseurs, c’est la pyramide ainsi qui vous guide dans cette politique de long terme.
Les livres de « la Bible »
Pour ceux qui pensaient qu’une seule version de « la Bible » de Carrefour avait été réalisée, nous vous laissons envisager toute la complexité de la chose en vous présentant les 5 versions successives dans l’ordre d’apparition, sur un tapi de billard pour ce jeu à plusieurs bandes. Nous ne présenterons même pas la version « zéro » qui fut encore antérieure et issue de l’expérience de cette personne qu’il faudrait aujourd’hui remercier comme initiateur de ces écris. Seuls quelques initiés savent de qui il s’agit… Evidemment, la version 6 devrait également s’envisager aujourd’hui, nous lançons un appel en haut lieu en ce sens pour leur évoquer qui pourrait s’y atteler.
Même si cela ne nous fait pas rajeunir, lors de mes débuts j’ai appris ces principes. De tête “toute absence de résultat entraîne un départ rapide”, c’est pour cela que j’y fais gaffe depuis pas mal d’années. Je partage le fait que c’est une base et qu’il faut reconstruire l’avenir en donnant l’envie aux hommes et femmes. Le jour où les systèmes vous lâchent, il reste une force beaucoup plus puissante : l’être humain mobilisé autour d’un but ! En cette période de JO “Goaalllll !”
Personnellement, je suis ravie que ces basiques reviennent à l’ordre du jour. Je ne sais qui a décidé – à un moment – qu’il fallait sans doute théoriser sur les valeurs.
Et ça a été le début du grand n’importe quoi. On a eu des valeurs qui ne parlaient qu’à ceux qui les avaient inventées, et notamment : “La Liberté”, “La responsabilité”, etc., Oui, c’est sympa. Et dans la mise en oeuvre ? Eh bien, à chacun de mettre ce qu’il voulait à l’intérieur. Ah d’accord. Il manquait sans doute “La Blague” !
Et il y a eu aussi la version light “1 phrase” déclinée sous plusieurs formules avec les plans commerçant, voisin… Un truc simple, clair, évident, que tout le monde intègre immédiatement (humour).
C’est à ce moment-là qu’ils ont commencé à perdre tout le monde. Quand les valeurs ne sont pas fédératrices, et qu’elles ne parlent à personne…
Les seules valeurs qui avaient lieu d’exister dans ce monde du commerce sont celles dont vous parlez ici. A une époque, on avait rajouté “Les clients”, mais c’est inutile, ça tombe sous le sens à mon avis.
Pour les puristes, on peut considérer que les “valeurs Carrefour” n’ont rien à voir avec la “bible Carrefour” qui donne des méthodes. Certes.
Mais les méthodes appliquées au quotidien font naître des valeurs : esprit d’équipe, innovation, satisfaction clients, qualité.
Les valeurs sont reprises dans « la bible » Carrefour. Le tout étant effectivement indissociables.
Les achats pour acheter ce qui se vend ! Et des magasins pour vendre ce qui a bien été acheté ! Ca fait un client heureux ! Un salarie heureux ! Et un actionnaire heureux ! C’est aussi con que la finance !!! Et y a même plus besoin de croire aux mais si ! lol
Ravi également de voir ces règles remisent à l’ordre du jour!!!
Il est de la nature même de l’homme de vouloir “écraser” ses pères…
Kil est bon de théoriser, recréer, apporter sa touche personnelle à l’édifice batti…
Le problème c’est que l’essentiel a disparu… La satisfaction du client ! Et c’est ainsi qu’une certaine nomenclatura dirigeante beaucoup trop nombreuse et aveugle a pu nous conduire à la catastrophe !!! Aidée en cela part un marché financier et boursier qui a voulu s’occuper de ce qui ne le regardait pas…
Il ne faut pas vouloir refaire l’histoire mais construire l’avenir. Bougeons-nous !